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«Leçon d’humilité à l’UE», «tragique» : la classe politique réagit aux résultats du vote en Italie

La victoire de la coalition des droites emmenée par Giorgia Meloni a été saluée par la droite, tandis que la gauche s'est inquiétée de l'arrivée au pouvoir d'«héritiers de Mussolini». Le gouvernement a indiqué partager ces inquiétudes.

Les différentes composantes de la droite française ont salué le 26 septembre la large victoire de Giorgia Meloni et de son parti Fratelli d’Italia (FdI) aux législatives en Italie, y voyant à la fois une source d’inspiration et une réaction bienvenue des électeurs face aux avertissements lancés par les autorités européennes, Commission en tête, en amont du scrutin.

«Les Italiens ont offert une leçon d’humilité à l’Union européenne qui, par la voix de Mme [Ursula] von der Leyen, prétendait leur dicter leur vote. Aucune menace d’aucune sorte ne peut arrêter la démocratie : les peuples d’Europe relèvent la tête et reprennent leur destin en main!», a tweeté le député européen Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national (RN).

«Toutes mes félicitations à Giorgia Meloni et au peuple italien! Comment ne pas regarder cette victoire comme la preuve que oui, arriver au pouvoir est possible ?», a quant à lui commenté Eric Zemmour, le chef de fil de Reconquête!. Partisan d’une coalition des droites en France, l’ancien candidat à la présidentielle a estimé que les Italiens sont «un peuple libre et fier qui refuse de mourir», et loué la stratégie de Giorgia Meloni, qui a persévéré malgré des premiers résultats électoraux difficiles. Il s’agirait donc d’un modèle à suivre pour Reconquête!, qui a subi un échec cuisant aux législatives.  

La gauche s’alarme d’une victoire de la «droite fasciste»

A gauche de l’échiquier politique, la députée de La France insoumise (LFI) Clémentine Autain, a déploré un résultat «tragique». «Les héritiers de Mussolini prennent le pouvoir en Italie», a-t-elle lancé sur Twitter, en affirmant que «les politiques néolibérales et la disparition de la gauche ont permis ça». Dressant elle aussi un parallèle avec la situation française, elle a estimé que la gauche devait s’atteler à gagner «la course de vitesse face au RN», tout en exprimant sa «solidarité avec tous les progressistes italiens».

«Siamo tutti antifascisti !», a réagi la députée insoumise Danièle Obono, reprenant le slogan des antifas.

Le parallèle avec l’accession au pouvoir de Benito Mussolini a aussi été établi par le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, qui a vu dans la victoire de la «droite fasciste» de Giorgia Meloni une «catastrophe», presque 100 ans jour pour jour après la marche sur Rome.  

Le gouvernement français s’inquiète de possibles atteintes à l’Etat de droit 

Interrogée sur le résultat du scrutin italien sur BFM TV, le Premier ministre Elisabeth Borne a pour sa part annoncé que la France serait «attentive» au «respect» des droits de l’Homme par le futur gouvernement italien, en particulier du droit à l’avortement. Selon le Premier ministre, «la présidente de la Commission européenne est dans son rôle» lorsqu’elle appelle au respect des «valeurs» européennes et de «l’Etat de droit». Ursula von der Leyen avait clairement évoqué, le 22 septembre, «les instruments» à la disposition de Bruxelles pour sanctionner d’éventuelles atteintes aux principes démocratiques de l’UE.

Dans le camp de la majorité présidentielle également, le président du MoDem François Bayrou a vu dans le résultat du vote italien, sur FranceInfo, l’expression d’une «espèce de vague, de dérive dans toute l’Europe», jugeant qu’il existe «une très grande inquiétude chez les peuples». Selon le dirigeant centriste, la France, cosignataire des traités qui ont fondé l’Union européenne, est logiquement «co-responsable du respect par quelque gouvernement que ce soit des droits fondamentaux».

Giorgia Meloni a été régulièrement accusée d’être fasciste pour avoir déclaré à 19 ans, lors d’une interview à France 3, que Mussolini avait été «un bon politicien». «Il n’y a pas de place pour les nostalgiques du fascisme, ni pour le racisme et l’antisémitisme, qui sont à des années-lumières de notre ADN», a-t-elle depuis déclaré à Rete 4 en octobre 2021. Avec ses deux alliés, Matteo Salvini et Silvio Berlusconi, elle promet des baisses d’impôts, le blocage des migrants traversant la Méditerranée, ainsi qu’une politique familiale ambitieuse pour relancer la natalité dans un pays vieillissant.

Après la récente percée des Démocrates de Suède, la victoire de la coalition de Giorgia Meloni, Matteo Salvini et Silvio Berlusconi vient conforter la progression de formations de la droite conservatrice et anti-immigration au sein de l’UE.




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