La candidate du RN à l'élection présidentielle a mis en garde contre les risques d’une majorité parlementaire mélenchoniste à l’issue des élections législatives, tout en revendiquant le rôle de seule opposition constructive à Emmanuel Macron.
Jean-Luc Mélenchon, qui vise une majorité de députés aux élections législatives avec son union des gauches (Nupes), «peut transformer l’Assemblée nationale en ZAD», a estimé Marine Le Pen dans une interview sur RTL le 11 mai.
«Si un certain nombre de Français votent pour lui», cette menace se traduira, selon elle, par une forme de chaos parlementaire avec, aux côtés du dirigeant des Insoumis, «les défenseurs des black blocs, les défenseurs du burkini à la piscine, ceux qui veulent désarmer la police, ouvrir les prisons». La finaliste de la présidentielle faisait référence aux «zones à défendre» telles que celle installée à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), occupée pendant plusieurs années par des opposants à la construction d’un nouvel aéroport.
📹 Mélenchon peut transformer l'Assemblée nationale en ZAD, avec les défenseurs des "Black Bloc", du burkini, ceux qui veulent désarmer la police et ouvrir les prisons. Les médias adorent Mélenchon, mais la seule opposition constructive c'est le RN. @RTLFrance#Législatives2022pic.twitter.com/WEljWUhUYu
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 11, 2022
La seule opposition crédible, constructive [… ] est constituée par les députés du RN
Marine Le Pen, parvenue au second tour de la présidentielle avec 41,5% des voix tandis que le chef de file des Insoumis est arrivé troisième au premier tour avec 22% des suffrages, se dispute la place de premier opposant à Emmanuel Macron avec Jean-Luc Mélenchon. Selon elle, ce dernier «ne sera jamais Premier ministre», compte tenu de la «tripolarisation de la vie politique» qui a émergé à l’issue de l’élection présidentielle autour du RN, de la majorité présidentielle et de LFI. L’ambition du chef des Insoumis serait donc une «fable» et une «escroquerie», d’après Marine Le Pen, qui a également utilisé ce dernier terme à propos de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) formée par la gauche.
«La seule opposition crédible, constructive, qui peut réellement influer sur les choix qui risquent d’être faits, et qui seront toujours néfastes, par Emmanuel Macron est constituée par les députés du RN», a-t-elle fait valoir. Ces derniers sont actuellement au nombre de sept, dont une apparentée.
La députée du Pas-de-Calais, qui se présente à nouveau à Hénin-Beaumont, n’a pas donné d’objectif chiffré pour le Rassemblement national aux législatives, indiquant qu’elle souhaitait obtenir «un groupe le plus nombreux possible», soit plus de 15 députés.
Le 11 mai également, le président du RN par intérim, Jordan Bardella, a mis en garde sur BFM TV contre la menace d’une «vague rouge» à l’Assemblée nationale, représentée selon lui par la coalition des forces de gauche récemment constituée entre la France insoumise, Europe écologie-Les Verts, le Parti socialiste et le Parti communiste. «Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron sont les revers d’une même pièce, ils appartiennent tous les deux au camp de ceux qui veulent déconstruire la France», a-t-il jugé.
Dans une autre intervention sur TF1 le 10 mai, Marine Le Pen a estimé qu’Emmanuel Macron obtiendrait, par «la logique des institutions», une majorité aux législatives des 12 et 19 juin. Par conséquent, «la vraie question» sera, selon elle, de savoir «quelle opposition» affrontera le chef de l’État.
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