Les autorités de Transnistrie, région séparatiste de Moldavie dont de nombreux habitants disposent d'un passeport russe, ont fait état ce 7 mai de nouvelles explosions ayant touché un village à la frontière ukrainienne, sans faire de victimes.
Les autorités de la région séparatiste de Transnistrie ont annoncé ce 7 mai que quatre explosions avaient eu lieu la veille près d’un ancien aérodrome dans un village frontalier de l’Ukraine, sans faire de victime. «Près du village de Voronkovo, dans le district de Rybnitsa, dans la zone de l’ancien aérodrome, il y a eu quatre explosions», a indiqué le ministère de l’Intérieur de Transnistrie sur Telegram. «Dans la soirée du 6 mai, vers 21h40, deux premiers engins explosifs auraient été largués depuis un drone. Une heure plus tard, l’attaque a été répétée», précise le message, indiquant qu’il n’y a pas eu de victimes.
Le village de Voronkovo est situé à environ cinq kilomètres de la frontière ukrainienne. «Une équipe d’enquêteurs est sur place», précise le communiqué sur Telegram, ajoutant qu’il s’agit de «la seconde attaque à Voronkovo». La première ayant selon la même source été relevée le soir du 5 mai, quand «deux bombes avaient été larguées par un drone», sans faire de victimes.
Le 26 avril déjà, les autorités de Transnistrie avaient rapporté des attaques sur son sol, qui n’avaient pas non plus fait de victimes. «Le niveau de sécurité est reconnu comme critique. Décision a été prise d’introduire un niveau d’alerte “rouge” à la menace terroriste», avait fait alors savoir un dirigeant transnistrien, Vadim Krasnosselski.
La Russie avait demandé une «enquête approfondie et objective» sur les évènements en Transnistrie
Alors que Kiev a accusé le 26 avril la Russie de vouloir «déstabiliser» la Transnistrie afin de justifier une intervention militaire, le général russe Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, s’est lui inquiété dans la foulée de l’«oppression» des populations russophones de Moldavie. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, avait elle commenté la situation en Transnistrie en ces termes, le 28 avril : «Nous sommes alarmés par l’escalade des tensions en Transnistrie où plusieurs incidents ont eu lieu ces derniers jours avec des tirs et des explosions contre des bâtiments officiels et des infrastructures. Nous considérons ces actes comme des actes de terrorisme visant à déstabiliser la situation dans la région et nous attendons une enquête approfondie et objective sur toutes les circonstances de ce qui s’est passé.»
Le 26 avril, la mission de l’OSCE en Moldavie a condamné dans un communiqué «toute tentative de déstabiliser la situation» en Moldavie. Elle a appelé «toutes les parties à rester calmes et à s’abstenir de toute action qui pourrait mettre à mal la stabilité et la confiance des deux côtés du Dniestr».
La république de Transnistrie s’est autoproclamée indépendante au début des années 1990, après l’effondrement de l’URSS, et des combats ont éclaté alors avec l’armée moldave. En 1992, une force trilatérale de maintien de la paix comprenant des forces russes, moldaves et transnistriennes a été déployées et les affrontements ont cessé, sans qu’aucune solution ne soit trouvée d’un point de vue politique. Environ 1 500 soldats russes sont stationnés sur place et de nombreux habitants disposent d’un passeport russe. La Transnistrie n’est pas reconnue par la communauté internationale, y compris par la Russie.
Niveau d’alerte «rouge» en Transnistrie après plusieurs attaques à la frontière avec l’Ukraine