Le porte-parole de la diplomatie américaine a déclaré que Washington ne «permettait pas» à Kiev de réaliser des frappes au-delà de ses frontières. Le 5 décembre, des bases aériennes situées en Russie ont été la cible d'attaques, attribuées à Kiev.
«Nous ne permettons pas à l’Ukraine d’organiser des frappes au-delà de ses frontières, nous n’encourageons pas l’Ukraine à lancer des frappes au-delà de ses frontières» : c’est ce qu’a affirmé, ce 6 décembre, le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price. Et d’ajouter : «Tout ce que nous faisons, tout ce que le monde fait pour soutenir l’Ukraine, vient en soutien à l’indépendance de l’Ukraine.» Les Etats-Unis, a encore assuré Ned Price, fournissent à l’Ukraine «ce dont elle a besoin pour que cela soit utilisé sur son territoire souverain – sur le sol ukrainien – pour affronter l’agresseur russe».
Le 5 décembre, le ministère russe de la Défense a déclaré que les forces de Kiev avaient effectué le même jour une attaque de drones contre les bases aériennes de Diaguilevo dans la région de Riazan et celle d’Engels dans la région de Saratov, situées au centre de la Russie.
Lors de sa prise de parole du 6 décembre, Ned Price s’est gardé d’attribuer ces frappes de drones précises aux autorités ukrainiennes – ces dernières ne les ont d’ailleurs pas revendiquées.
Sur le fond, le message de Ned Price n’est pas nouveau : le président américain Joe Biden, rappelle l’AFP, a déjà dit publiquement qu’il n’encourageait pas l’Ukraine à se doter de missiles de longue portée, redoutant une escalade qui pourrait entraîner les Etats-Unis à jouer un rôle plus direct encore contre la Russie. Car Washington est déjà impliqué dans le conflit en Ukraine, multipliant depuis fin février 2022 les livraisons d’armes à Kiev. «Les Etats-Unis vont être avec l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra dans ce combat», a réaffirmé début novembre le proche conseiller présidentiel, Jake Sullivan.
Depuis le début de son «opération militaire spéciale», la Russie a dénoncé à plusieurs reprises «le caractère dangereux du “bourrage” permanent de l’Ukraine avec des armes occidentales», qui selon elle rallonge le conflit et présente «des risques de déstabilisation de la situation et d’aggravation de la crise humanitaire». Début juin, le président russe Vladimir Poutine avait en outre accusé les livreurs d’armes à l’Ukraine de n’avoir «qu’un seul but : faire durer le conflit armé autant que possible».
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