Le 8 juin à Minsk, Nikolaï Patrouchev a déclaré que les peuples de Russie et d'Ukraine n’avaient pas d’intérêt dans le conflit, et que ce sont les États-Unis et la Grande-Bretagne qui y ont un intérêt, ayant sabordé les négociations de paix en 2022.
«[Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne] n’ont que faire de tous les hommes et femmes qui meurent, parce que ce ne sont pas les leurs et parce que les combats ne se déroulent pas chez eux», a tancé Nikolaï Patrouchev, le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, à la suite de la réunion des secrétaires du Conseil de sécurité des pays membres de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), le 8 juin à Minsk. Cette déclaration était rapportée par Rossiiskaïa Gazeta.
Alors que la contre-offensive ukrainienne tant attendue par l’Occident semble se profiler, Nikolaï Patrouchev a déclaré que ni «le peuple ukrainien» ni «le peuple russe» n’avaient un intérêt dans le conflit actuel. «Ce sont les Etats-Unis et la Grande Bretagne» qui y ont intérêt, a-t-il ajouté.
Nikolaï Patrouchev le 8 juin.
Nikolaï Patrouchev a souligné que «Washington exer[çait] une pression sans précédent sur les pays de l’ancien bloc soviétique». Selon lui, le but des Etats-Unis est de détruire toute relation constructive entre ces pays et d’empêcher tout processus d’intégration dans des organisations régionales afin de diriger ces pays de l’extérieur conformément aux intérêts américains et en créant de nouveaux foyers de tension sur le territoire des pays de l’OTSC.
Des négociations de paix sabordées
Nikolaï Patrouchev a jugé que les Américains devaient être tenus responsables de l’échec des négociations de paix en mars 2022 à Istanbul, au lendemain de la première phase de la guerre. A cette époque, l’émissaire du président russe, Vladimir Médinski, avait annoncé avoir reçu de Kiev les principes d’un éventuel accord, stipulant notamment la neutralité de l’Ukraine et son engagement à ne déployer aucune troupe ni aucun armement étranger sur son territoire.
Le matin, les Ukrainiens nous présentaient leurs propositions, que nous étions prêts à accepter, et le soir, sous la pression des Américains, ils rompaient toute négociation.
«Le matin, les Ukrainiens nous présentaient leurs propositions, que nous étions prêts à accepter, et le soir, sous la pression des Américains, ils rompaient toute négociation», a rapporté le responsable russe. Depuis, le président ukrainien a fait voter en octobre 2022 une décision par le Conseil national de sécurité interdisant toute négociation avec la Russie.
Depuis le début du conflit en Ukraine et malgré des dissensions internes, l’engagement des Etats-Unis pour armer le pays ne s’est pas démenti. Entre janvier 2022 et février 2023, selon le Kiel Institute, ces derniers ont débloqué plus de 71 milliards de dollars pour financer l’armée ukrainienne.
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