En marge d'un déplacement à Kiev avec le nouveau secrétaire d'Etat britannique à la Défense, l'amiral Sir Tony Radakin a en partie admis l'efficacité du dispositif russe. Une position qui tranche avec ses déclarations passées.
«C’est une guerre sanglante où les durées et les résultats subissent des ajustements», a déclaré lors d’un déplacement à Kiev le 27 septembre l’amiral Sir Tony Radakin, chef d’Etat-major de la Défense britannique, cité par le Times.
«Nous voyons ici une Ukraine qui s’adapte à des défenses russes solides mais qui garde l’initiative, en vient à bout et enregistre des progrès» a poursuivi avec un brin d’optimisme le haut gradé, en visite dans la capitale ukrainienne avec le secrétaire britannique à la Défense Grant Shapps. Néanmoins, «une fois effectuées les simulations et les estimations concernant la Russie, il s’est avéré que certaines lignes de défense russes étaient plus robustes que prévu», a reconnu Radakin.
Des propos moins triomphalistes qu’en juillet
Des propos qui tranchent avec son optimisme affiché au mois de juillet, lorsqu’il affirmait que «la Russie est désormais si affaiblie qu’elle ne peut plus lancer sa propre contre-offensive» et que la stratégie de Kiev «d’affamer, de s’étirer et de frapper venait graduellement à bout des défenses russes».
Selon des sources officielles, la Grande-Bretagne a dépensé 2,66 milliards d’euros en aide à l’Ukraine en 2022, un effort que le Premier ministre a souhaité renouveler en 2023.
Le programme d’entraînement des soldats ukrainiens en échec ?
Le programme d’entraînement des troupes de Kiev, supervisé par une coalition de dix pays mais dirigé par Londres, a quant à lui vu passer 26 500 militaires ukrainiens, et en attend 30 000 autres d’ici la fin de l’année, toujours selon le gouvernement britannique. Reste que les premiers intéressés, les soldats ukrainiens, se sont quelquefois plaints des formations inadaptées à la dure réalité du conflit, sans drones par exemple.
Sur le terrain, les résultats de la contre-offensive tant attendue ne sont pas au rendez-vous, alors même que l’arrivée prochaine du froid et des intempéries avec l’automne pourrait compliquer d’avantage la tâche des forces de Kiev, au moins jusqu’au printemps. Le 19 septembre, Zelensky concédait que la contre-offensive n’était «pas très rapide». Et celui-ci d’ajouter: «les tanks donnés par l’Occident étaient censés percer, et couper les forces russes en deux. Mais les tranchées, les champs de mines et l’artillerie ont arrêté l’avancée des blindés».
De son côté, Moscou estime infliger des pertes «colossales» à l’armée ukrainienne. «Les forces armées ukrainiennes n’ont atteint leurs objectifs dans aucune des directions», a fait valoir le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou le 5 septembre, au troisième mois de la contre-offensive ukrainienne.
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