Les pays arabes tentent de concevoir un plan de paix avec Israël et la création d'un État palestinien, en contrepartie d'une normalisation entre l'Arabie saoudite et l'État hébreu, selon le Financial Times. Pour l'heure, le Premier ministre israélien a rejeté cette solution diplomatique.
Alors que le conflit entre le Hamas et l’armée israélienne entre dans son quatrième mois, les pays arabes préparent un plan de paix, selon des informations rapportées par le Financial Times (FT) le 18 janvier. La normalisation entre l’Arabie saoudite et l’État hébreu est de nouveau sur la table.
En effet, pour arriver à un cessez-le-feu à Gaza et permettre la libération de tous les otages israéliens, les États arabes seraient, selon le FT, prêts à négocier une normalisation complète avec Israël en contrepartie de mesures «irréversibles» vers la création d’un État palestinien. Un haut diplomate arabe cité a fait part de son souhait d’arriver à un accord dans les prochaines semaines pour éviter un embrasement à l’échelle régionale.
Les pays arabes, principalement ceux du Golfe, s’activent en coulisses pour négocier avec les États-Unis et les Européens. «Le vrai problème est que les Palestiniens ont besoin d’espoir, il ne peut pas s’agir uniquement d’avantages économiques ou de la suppression des symboles de l’occupation», a martelé la source diplomatique citée par le FT.
Netanyahou opposé à la création d’un État palestinien indépendant
Présent au sommet de Davos, le chef de la diplomatie saoudienne a déclaré qu’il n’était pas fermé à une reprise des négociations avec l’État hébreu. Le 16 janvier, lorsqu’on lui a demandé si Riyad normaliserait ses relations avec Israël, le prince Faisal bin Farhan a répondu «certainement», tout en ajoutant : «Nous sommes d’accord sur le fait que la paix régionale inclut la paix pour Israël, mais cela ne peut se produire que par la paix pour les Palestiniens à travers un État palestinien.»
D’ailleurs, compte tenu du jusqu’au-boutisme du gouvernement Netanyahou dans sa guerre face au Hamas, l’administration Biden commence peu à peu à être mise en porte-à-faux. Plusieurs voix s’élèvent au sein du parti des démocrates et la rue américaine ainsi que les campus universitaires s’insurgent face au soutien inconditionnel américain à l’égard de l’État hébreu. De surcroît, Washington souhaite jouer les médiateurs pour la normalisation israélo-saoudienne.
Comprenant que Riyad attend un geste à l’égard des Palestiniens de la part d’Israël, lors de son passage en Israël le 9 janvier, le secrétaire d’État Antony Blinken a ainsi signalé à ses interlocuteurs que l’Arabie saoudite était prête à normaliser ses relations après la fin de la guerre à Gaza, mais exigeait en retour un engagement de la part du gouvernement israélien sur le principe d’une solution à deux États, révélait le 10 janvier dernier le média Axios.
Reste à savoir si l’actuel gouvernement israélien approuverait la création d’un État palestinien. Selon les informations du Times of Israël le 18 janvier dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahou aurait rejeté la proposition américaine et réaffirmé son opposition catégorique à poursuivre cette voie diplomatique.
La guerre contre le Hamas «se poursuivra sur tous ses fronts, jusqu’à ce que tous les objectifs que nous avons fixés soient atteints», a averti le chef du Likoud lors d’une conférence de presse le 18 janvier. Le conflit durera «encore de longs mois», a-t-il ajouté.
En dépit des contentieux passés, Washington essaie d’obtenir un soutien des pétromonarchies sur le dossier gazaoui