Les Taliban ont demandé que l'ONU renouvelle les exemptions à l'interdiction de voyager de 13 de leurs responsables, dans l'intérêt du «dialogue», ce que refusent pour l'instant les Occidentaux.
Le gouvernement afghan a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) de lever toutes les sanctions contre ses membres et de les autoriser à voyager, dans l’intérêt du «dialogue et de l’engagement» avec le monde.
Dans une déclaration faite le 20 août, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdul Qahar Balkhi, a demandé au Conseil de sécurité de ne pas «utiliser les sanctions comme moyen de pression». La veille, le Conseil n’était pas parvenu à un accord pour prolonger les exemptions à l’interdiction de voyager dont bénéficient 13 responsables taliban sur la liste des sanctions de l’ONU.
Cent trente-cinq responsables taliban ont été frappés d’une interdiction de voyager et d’un gel de leurs avoirs par le CSNU en 2011, mais des dérogations avaient été accordées à 13 de ces responsables en 2019, afin qu’ils puissent participer à des pourparlers de paix au Qatar.
Les Taliban ayant repris le pouvoir après le retrait américain d’Afghanistan en 2021, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU sont dans l’impasse sur la manière de traiter les militants. Les Etats-Unis ont proposé de rétablir l’interdiction de voyager pour sept des 13 responsables, tout en autorisant les six autres à se rendre uniquement au Qatar. La Russie et la Chine ont de leur côté proposé que la dérogation soit prolongée de 90 jours, mais uniquement pour les voyages en Russie, en Chine, au Qatar ou dans d’autres «pays régionaux», rapporte la chaîne d’information Al Jazeera.
Pour justifier leur position, les diplomates occidentaux ont invoqué l’incapacité des Taliban à former un gouvernement multiethnique et le recul des droits des femmes.
Une position dénoncée par un porte-parole de la présidence chinoise du Conseil de sécurité, pour qui il est «contreproductif» de lier les droits de l’homme en Afghanistan – et notamment le droit des femmes – aux questions de voyage des responsables taliban. «Ces exemptions sont toujours aussi nécessaires», a-t-il ajouté, regrettant la position des Occidentaux. «Si réimposer une interdiction de voyager aux responsables taliban est la seule chose qu’ils veulent faire, c’est clairement qu’ils n’ont pas retenu la leçon», a-t-il ajouté.
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