Alors qu'un centre de recherche israélien avait accusé le Hezbollah de construire un réseau de tunnels dans les montagnes chrétiennes du Liban, l'armée libanaise a démenti ces allégations, déclarant qu'il s'agirait «d'installations civiles et de fouilles appartenant à l'Autorité des eaux de Beyrouth et du Mont-Liban».
L’armée libanaise a démenti, le 29 février, des allégations israéliennes faisant état d’un «retranchement» du Hezbollah dans le nord du Liban.
«Après avoir procédé aux examens nécessaires, le commandement de l’armée tient à confirmer la fausseté des affirmations de l’ennemi», a déclaré l’armée libanaise dans un communiqué, précisant «que la vidéo montrait des scènes «d’installations civiles et de fouilles appartenant à l’Autorité des eaux de Beyrouth et du Mont-Liban», et non des installations militaires et des sites de lancement de missiles de la milice chiite.
Selon une vidéo diffusée par le centre d’étude israélien Alma en juin 2023, puis rediffusée en masse sur les réseaux sociaux après la parution d’un article de Libération du 18 février dernier, le Hezbollah aurait construit tout un réseau de tunnels dans les montagnes chrétiennes du Kesrouan et dans la région littorale de Jbeil, au nord de Beyrouth.
Peu après la publication du papier par le média français, le ministère de l’Énergie libanais a déclaré le 20 février, après avoir étudié ces vidéos, qu’il s’agissait de «structures appartenant à l’Office des eaux de Beyrouth et du Mont-Liban, notamment le tunnel créé pour dévier la rivière de Nahr Ibrahim pour la construction du barrage de Janné. Ces vidéos montrent la vallée qui entoure le barrage et qui a été créée lors des travaux et qui n’a rien à voir avec les allégations [israéliennes] sur de possibles infrastructures», rapporte un article de L’Orient-Le Jour.
Un centre de recherche israélien aux accents militants, selon la presse libanaise
Le quotidien libanais avait également souligné, dans un papier publié le 29 février, que le centre de recherche Alma qui a publié la vidéo sur ce «retranchement» qui appartiendrait au Hezbollah est tenu par d’anciens vétérans de Tsahal, accusant Alma d’être un «relais» du «narratif proposé par l’armée israélienne».
L’Orient-Le Jour épingle notamment des propos de la fondatrice et présidente d’Alma, Sarit Zehavi, une ancienne du renseignement israélien. Celle-ci avait déclaré dans un article publié fin 2019 dans le magazine conservateur Tablet être prête à «tuer elle-même» Hassan Nasrallah – le leader du Hezbollah –, s’il venait à empêcher la Bar-Mitzvah de son fils.
Depuis le 8 octobre, les tensions entre les deux ennemis frontaliers sont à leur comble. Escarmouches, frappes de missiles et de drones sont quotidiens, depuis l’éclatement du conflit entre le Hamas gazaoui et l’État hébreu. Alors que les raids de Tsahal se limitaient majoritairement à un rayon de cinq kilomètres à la frontière, depuis peu l’aviation israélienne a étendu ses frappes vers Baalbeck, Saïda ou encore Nabatiyé.
L’administration américaine, qui à l’ONU s’est opposée à de nombreux projets de cessez-le-feu à Gaza, s’inquiète d’une probable intervention israélienne au Liban contre le Hezbollah d’ici le printemps ou l’été.
Liban : des hauts fonctionnaires américains redoutent une intervention israélienne contre le Hezbollah