Geoffroy Roux de Bézieux a prévenu que l'économie de l'Hexagone allait subir une «inflation durable». Il a appelé à une baisse des impôts de production et regretté un «environnement que la plupart des chefs d’entreprise n’avaient jamais connu».
Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a estimé le 30 avril que la France est «entrée dans une économie d’inflation durable» dans une interview donnée au Journal du dimanche, au lendemain de la publication d’une nouvelle accélération de la hausse des prix.
En avril, l’inflation a atteint 4,8% sur un an, un niveau inégalé depuis novembre 1985, selon une première estimation de l’Insee. Dans la zone euro, le chiffre atteint même 7,5% pour le même mois.
«C’est un environnement que la plupart des chefs d’entreprise n’avaient jamais connu», s’inquiète le patron du Medef, qui a réitéré sa demande d’un allègement des impôts de production. «Pas plus que l’ensemble de la population, qui sera confrontée – à travers la hausse inévitable des taux d’intérêt – à la hausse des prix dans le secteur crucial du logement», a-t-il ajouté.
«Cette inflation est essentiellement due à l’augmentation des prix de l’énergie», a rappelé le 30 avril le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, lors d’une interview à la radio France Inter. Il note de plus «une dynamique inflationniste» dans la zone euro.
Selon lui, beaucoup d’incertitudes pèsent sur l’économie européenne du fait du conflit entre l’Ukraine et la Russie et aussi en lien avec «les ruptures des chaînes d’approvisionnement», notamment en Chine, a-t-il souligné. «Beaucoup de nos usines et chaînes de valeur sont à l’arrêt compte tenu de la gestion un peu radicale des autorités chinoises qui ferment des pans entiers de l’économie», à Shanghai par exemple, pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.
Les perturbations des chaînes d’approvisionnement sont un des principaux moteurs de la hausse des prix au niveau mondial depuis la pandémie de Covid-19, où les confinements décrétés dans différentes zones et à divers moments ont créé des goulets d’étranglements.
Croissance nulle en France au premier trimestre, selon l’Insee