Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé que la relative lenteur de la progression des forces armées russe en Ukraine s'expliquait par la nécessité de limiter les pertes civiles dans les zones densément peuplées.
Lors d’une conférence de presse organisée à Moscou le 14 mars, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a tenu à apporter certaines précisions sur le déroulement de l’intervention militaire russe en Ukraine. Le porte-parole du Kremlin a ainsi démenti les récentes allégations américaines selon lesquelles Vladimir Poutine serait frustré par la supposée «lenteur» de la progression des forces armées russes, en particulier dans les grandes villes, telles que Kiev, et qu’en conséquence le président russe aurait ordonné d’étendre le conflit à l’ensemble du territoire ukrainien.
«Au début de l’opération, le président russe a donné l’ordre au ministère de la Défense de ne pas prendre d’assaut immédiatement les agglomérations, y compris Kiev, en raison du fait que des formations nationalistes armées ont aménagé des postes de tir et déploient des équipements militaires lourds dans les zones résidentielles, et que les combats dans les zones densément peuplées entraîneraient inévitablement de lourdes pertes parmi les civils», a-t-il expliqué.
Tout le monde se souvient des tapis de bombes en ex-Yougoslavie, des frappes de missiles dans le centre de Belgrade, des nombreuses morts injustifiées au Moyen-Orient et des crimes commis pendant 20 ans en Afghanistan
Le porte-parole du Kremlin a précisé que l’intervention militaire russe avait été planifiée en «tenant compte de ces circonstances». Néanmoins, les autorités militaires russes n’excluent pas «la possibilité de prendre le contrôle total de grandes agglomérations qui sont actuellement pratiquement encerclées, à l’exception des zones utilisées pour les évacuations humanitaires».
Le porte-parole du Kremlin a également dénoncé la «position provocatrice» des Etats-Unis et de l’UE, arguant que de hauts-responsables américains et européens «poussaient» l’armée russe à prendre d’assaut les villes ukrainiennes afin d’ensuite «rendre la Russie responsable de la mort de civils».
Sur la question des dommages collatéraux, Dmitri Peskov a pointé du doigt ce qu’il voit comme une hypocrisie chez les pays occidentaux : «Le monde entier est conscient du style impitoyable des autorités américaines, qui ne se soucient pas de vies des civils pour atteindre leurs objectifs. Tout le monde se souvient des tapis de bombes en ex-Yougoslavie, des frappes de missiles dans le centre de Belgrade, des nombreuses morts injustifiées au Moyen-Orient et des crimes commis pendant 20 ans en Afghanistan.»
Plus de 20 civils tués à Donetsk par un missile tiré par l’armée ukrainienne
Dmitri Peskov a, par ailleurs, affirmé que plus de 20 civils avaient été tués à Donetsk par un missile tiré par les forces armées ukrainiennes qui, selon le porte-parole du Kremlin, «semblent agir selon les indications et les méthodes de leurs maîtres étrangers».
Pour conclure, le porte-parole du Kremlin a expliqué qu’en Ukraine, les forces armées russes avaient recours à des «armes modernes et de haute précision», et que ces dernières étaient «exclusivement» utilisées pour frapper «des infrastructures militaires et liées aux télécommunications».
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