Les Gardiens de la Révolution iraniens ont annoncé s'être emparés de deux pétroliers grecs dans les eaux du Golfe. Plus tôt, l'Iran avait protesté contre la saisie par la Grèce d'un navire transportant du pétrole iranien à la demande de Washington.
Le soir de ce 27 mai, les Gardiens iraniens de la Révolution vont déclarer que leurs forces navales avaient «saisi aujourd’hui deux pétroliers grecs dans le Golfe persique en raison de violations qu’ils ont commises», selon un communiqué publié sur leur site, sans donner d’autres détails.
Le ministère grec des Affaires étrangères a de son côté dénoncé dans un communiqué des actes «assimilables à de la piraterie» et appelé les citoyens grecs à éviter de se rendre en Iran. Le ministère grec a également affirmé que des hélicoptères de la marine iranienne avaient hélitreuillé des hommes armés à bord des deux pétroliers. L’un d’eux, le Delta Poseidon, naviguait alors dans les eaux internationales, a-t-il précisé. Le second, qui n’a pas été nommé, se trouvait près des côtes iraniennes, selon la même source. Le ministère grec a indiqué que neuf Grecs font partie des équipages des deux navires, mais a refusé de donner le nombre total des marins à bord.
Athènes a informé l’Union européenne et l’Organisation maritime internationale de l’incident, selon la même source.
Un navire transportant du pétrole iranien saisi par la Grèce sur demande de Washington
Plus tôt ce 27 mai, l’Iran avait de nouveau appelé à «lever immédiatement» la saisie d’un navire transportant du pétrole iranien retenu depuis mi-avril par la Grèce sur demande des Etats-Unis.
En vertu des sanctions européennes liées au conflit en Ukraine, les autorités grecques avaient saisi le 19 avril au large de l’île d’Eubée le pétrolier russe Pegas, rebaptisé quelques jours plus tard Lana. Selon des informations à l’époque, le tanker transportait 115 000 tonnes de pétrole iranien.
Le 25 mai, une porte-parole de la police portuaire grecque a affirmé à l’AFP que ce pétrole serait «transféré aux Etats-Unis […] à la suite d’une demande de la justice américaine».
Le ministère des Affaires étrangères iranien a convoqué ce 27 mai le chargé d’affaires suisse, qui représente les intérêts américains en raison de la rupture des relations diplomatiques entre Washington et Téhéran après la Révolution islamique de 1979. Téhéran accuse Washington de «violation claire du droit maritime et des conventions internationales» et appelle à «lever immédiatement la saisie du navire et de son chargement», d’après un communiqué publié sur le site du ministère des Affaires étrangères.
L’Iran a rappelé son opposition à «la pression et à l’intervention du gouvernement américain» qui ont mené à la saisie du navire, que Téhéran estime être sous la «souveraineté de la République islamique». Mais selon les documents aux mains des garde-côtes grecs, le pétrolier est toujours sous pavillon russe. Une source au sein des garde-côtes grecs a indiqué à l’AFP que le transfert du pétrole vers un navire battant pavillon du Libéria avait débuté le 26 mai et allait «durer quelques jours».
Ces incidents surviennent alors que les négociations entre l’Iran et les puissances mondiales pour rétablir l’accord nucléaire sont au point mort depuis mars. L’un des principaux points de friction est la demande de Téhéran de retirer les Gardiens de la liste noire américaine des «organisations terroristes», une demande rejetée par Washington.
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