Une médiation qatarie a permis l'échange de cinq prisonniers américains contre cinq détenus iraniens, avec le déblocage de 6 milliards de fonds appartenant à Téhéran. Les négociations ont duré plus de 19 mois.
Ce n’était pas une mince affaire pour la diplomatie qatarie. Après huit cycles de négociations organisés à Doha depuis mars 2022, le petit émirat gazier est arrivé à trouver un terrain d’entente entre Téhéran et Washington pour la libération de prisonniers, ce 18 septembre.
Dans le cadre d’un échange de cinq détenus américains en Iran contre cinq Iraniens détenus aux Etats-Unis, avec le déblocage de 6 milliards de fonds sur des banques qataries, un avion de Qatar Airways a été dépêché pour l’occasion.
Un américano-iranien condamné pour espionnage
Cinq Américains ayant la double nationalité iranienne sont arrivés sur le territoire qatari avant de s’envoler pour les Etats-Unis. Parmi eux figure l’homme d’affaires Siamak Namazi, arrêté en 2015 et condamné à dix ans de prison en 2016 pour espionnage.
Iran prison swap underway. Biden said "it's the deal we could get."
The deal – US gets 5 prisoners. Iran gets 5 prisoners AND $6 billion. pic.twitter.com/FYYGF552Ik
— Citizen Free Press (@CitizenFreePres) September 18, 2023
Au préalable, un transfert de fonds iraniens gelés en Corée du Sud, d’un montant de 6 milliards de dollars, avait été annoncé à Doha et confirmé par l’Iran. Ce transfert fait partie de l’accord, qui prévoit également la libération par les Etats-Unis de cinq prisonniers iraniens. Parmi ces détenus devant être libérés par la justice américaine figurent Reza Sarhangpour et Kambiz Attar Kashani, accusés d’avoir «détourné les sanctions américaines» contre l’Iran, nous apprend Reuters.
Le porte-parole du gouvernement iranien, Nasser Kanaani, a indiqué que parmi les prisonniers présents aux Etats-Unis, deux retourneraient vivre en Iran, deux resteraient sur place et un irait dans un pays tiers, a rapporté le média libanais Al-Mayadeen.
Depuis plusieurs décennies, Washington impose des sanctions économiques à l’ensemble de l’économie iranienne. L’accord sur le nucléaire iranien de 2015 signé sous le mandat d’Obama avait un temps réchauffé les relations bilatérales. Or, le retrait unilatéral de l’accord et le durcissement des sanctions sous la présidence de Trump ont provoqué de nouvelles tensions. L’administration Biden a tenté de reprendre langue avec Téhéran pour dépoussiérer l’accord, mais sans résultat probant jusqu’à aujourd’hui.
Selon Raïssi, les troubles en Iran ont été «alimentés par les forces américaines et européennes»