Le chancelier allemand Olaf Scholz était pressé ce 5 janvier par des membres de sa coalition de donner son feu vert à l'envoi de chars vers l'Ukraine, après l'annonce par l’Elysée de la livraison de chars de combat légers français.
Ce 5 janvier, au lendemain de l’annonce par l’Elysée de la livraison à l’Ukraine de chars de combat légers, le chancelier allemand Olaf Scholz s’est retrouvé pressé par des membres de sa coalition de donner son feu vert à l’envoi de blindés à Kiev.
«L’argument constamment avancé par la chancellerie selon lequel l’Allemagne ne doit pas faire cavalier seul est absolument révolu», a déclaré à l’AFP la présidente de la Commission de la défense au Bundestag, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, cadre du parti libéral FDP, membre de la coalition du chancelier allemand.
«La France assume le rôle que l’on attendait de l’Allemagne», dit la présidente de la Commission de la défense au Bundestag
En réponse aux demandes pressantes de Kiev, l’Elysée a annoncé le 4 janvier que la France livrerait à l’Ukraine des AMX-10 RC, un char d’une quinzaine de tonnes, de facture tricolore.
La présidence française a notamment tenu à souligner que «c’est la première fois que des chars de conception occidentale sont fournis aux forces armées ukrainiennes». Jusqu’à présent les alliés européens de l’Ukraine ont livré des chars de conception soviétique, mais jamais encore de chars occidentaux, malgré les demandes répétées de Kiev.
«Une fois de plus, la France assume le rôle que l’on attendait de l’Allemagne et prend elle-même les devants», a réagi Marie-Agnes Strack-Zimmermann, pour qui «la balle est maintenant dans le camp de Berlin». Alexander Graf-Lambsdorff, diplomate lui aussi membre du FDP et possible prochain ambassadeur allemand à Moscou, a de son côté dit s’attendre, le 5 janvier au matin, à ce que le sujet soit discuté au sein de la coalition.
Kiev réclame toujours plus lourd en matière d’armements
Premier sponsor militaire de Kiev, au sein des Vingt-sept, Berlin s’est jusqu’à présent toujours refusé à livrer des chars de combat au prétexte qu’une telle mesure devait être décidée en concertation avec les alliés occidentaux. Parmi les armements lourds déjà fournis ou promis par Berlin, figurent notamment des canons automoteurs de 155mm Panzerhaubitze 2 000, des canons antiaériens automoteurs Gepard ou encore des systèmes antiaériens IRIS-T.
Kiev réclame en revanche à Berlin l’envoi de chars Leopard 2, en parallèle des M1 Abrams réclamés à Washington et des Leclerc à Paris. Le parti social-démocrate SPD du chancelier Scholz est lui-même opposé à de telles livraisons, contrairement à ses partenaires libéraux et écologistes.
«Nous, le gouvernement allemand et le chancelier allemand, sommes toujours en étroite concertation avec nos partenaires et amis, en particulier avec les Américains», a expliqué ce 5 janvier sur la chaîne NTV Saskia Esken. Cette dirigeante du SPD souligne que Berlin avait «soutenu l’Ukraine dès le début en lui fournissant des armes». «Nous continuerons à le faire tant que cela sera nécessaire, en fonction des développements militaires et des besoins», a-t-elle assuré.
La Russie a pour sa part maintes fois mis en garde contre les fournitures d’armes à Kiev par les Occidentaux, prévenant que cela ne ferait que prolonger les hostilités et prévenant que certains pays couraient le risque d’être considérés comme partie prenante au conflit.
Blessé dans le Donbass, l’ancien patron de Roscosmos transmet un éclat d’obus à Emmanuel Macron