L'Organisation des Nations unies a exhorté le monde ce 5 mars à «inonder» Gaza avec de l'aide pour sauver les enfants mourant de faim, après s'être rendue dans deux hôpitaux pour la première fois depuis le début de la guerre en octobre.
«Les enfants qui commencent à mourir de faim […] cela devrait être une alarme pas comme les autres», a déclaré ce 5 mars Jens Laerke, porte-parole du bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
L’Organisation mondiale de la santé a fait état de scènes «sinistres» d’enfants affamés après avoir apporté de l’aide à deux hôpitaux du nord le week-end dernier pour la première fois depuis octobre.
Les médecins de l’hôpital Kamal Adwan, le seul hôpital pédiatrique du nord de Gaza, ont déclaré à l’équipe qu’«au moins dix enfants étaient morts de faim», a déclaré Ahmed Dahir, le responsable de la mission, lors d’un point de presse à Genève par liaison vidéo depuis le territoire palestinien ravagé par la guerre.
Depuis, le ministère de la Santé palestinien a rapporté que le nombre de décès d’enfants à l’hôpital dû à la malnutrition et à la déshydratation était passé à 15, et que six nourrissons souffrant de malnutrition aiguë couraient un risque grave.
«Si ce n’est pas le cas maintenant, quand est-il temps […] d’inonder Gaza avec l’aide dont elle a besoin ? C’est ce que nous devons voir se produire», a souligné Jens Laerke.
Une famine «presque inévitable»
Des avions-cargos américains ont largué ce 4 mars plus de 36 000 repas dans le nord de Gaza, dans le cadre d’une opération conjointe avec la Jordanie, a déclaré l’armée américaine. Washington a toutefois voté contre les résolutions en faveur d’un cessez-le-feu aux Nations unies à trois reprises, et continue de fournir des armements à l’État hébreu.
L’ONU a averti que la famine dans la bande de Gaza était «presque inévitable» en raison de la guerre qui fait rage dans le territoire palestinien.
L’attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort d’environ 1 160 personnes en Israël, selon un décompte de l’AFP à partir des chiffres de la sécurité sociale israélienne. Les militants palestiniens ont également pris des otages, dont 130 se trouveraient à Gaza.
Les bombardements de représailles et l’offensive terrestre d’Israël ont tué plus de 30 600 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère palestinien de la Santé.
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