L’opérateur ukrainien de gazoduc a annoncé la fermeture, à partir du 11 mai, d’un des points de passage par lequel transite près d’un tiers du gaz russe vers l'Europe. Les prix du gaz en Europe ont immédiatement bondi de 8%.
GTSOU, l’opérateur du transit de gaz en Ukraine a annoncé le 10 mai par communiqué, qu’à partir de 07h, le 11 mai 2022, le prélèvement de gaz vers le réseau ukrainien à partir du point d’entrée de Sokhranivka et de la station de compression de Novopskov (situés sur le territoire de la République populaire de Lougansk) serait interrompu.
Le gestionnaire du réseau évoque un cas de «force majeure» et argue qu’«à la suite de l’agression militaire de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, plusieurs installations de GTS sont situées sur un territoire temporairement contrôlé par les troupes russes et l’administration d’occupation [République populaire de Lougansk]».
L’opérateur ukrainien dénonce aussi une «ingérence des forces d’occupation dans les processus techniques et des changements dans les modes de fonctionnement des installations de GTS, y compris les prélèvements non autorisés de gaz sur les flux de transit de gaz ».
GTSOU précise dans son communiqué que «presque un tiers des exportations de gaz russe vers l’Europe (jusqu’à 32,6 millions de mètres cubes par jour)» transitent habituellement par ce point de passage. Enfin, l’opérateur affirme qu’il est possible de rediriger les flux stoppés au point de passage de Sokhranivka vers celui de Soudja qui se trouve dans la région de Kharkiv, sous contrôle ukrainien.
Cité par Reuters, Gazprom a contesté la réalité de ce cas de force majeure et affirmé que le reroutage évoqué par GTSOU n’était techniquement pas possible. Selon Oilprice.com, site de référence en matière de négoce d’énergie fossile basé aux Etats-Unis, les prix des contrats à terme de livraison de gaz en Europe ont bondi de 8% depuis l’annonce de GTSOU.
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