Selon Volodymyr Zelensky, Kiev n'acceptera pas de céder de territoire et serait prête à combattre la Russie «pendant dix ans». Le dirigeant a déclaré que l'élimination des soldats ukrainiens à Marioupol «mettrait fin à toute négociation de paix».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que l’Ukraine n’était pas disposée à céder des territoires dans la partie orientale du pays pour mettre fin au conflit avec la Russie, et que l’armée ukrainienne était prête à «combattre pendant dix ans». Selon lui, la bataille du Donbass qui s’annonce sera déterminante pour la suite du conflit.
Dans un entretien accordé à CNN le 17 avril, Volodymyr Zelensky a en effet déclaré que «la bataille du Donbass était très importante», ajoutant que cette dernière pourrait affecter «le cours de toute la guerre». Selon le dirigeant ukrainien, les «meilleures unités» de l’armée ukrainienne sont actuellement déployées dans l’est du pays et la Russie a pour but de «les encercler et les détruire».
Volodymyr Zelensky a précisé qu’il faisait ainsi référence à «44 000 soldats professionnels [ukrainiens] qui ont survécu à une “grande guerre” qui a débuté en 2014», reconnaissant implicitement que selon lui, le début du conflit ukrainien est antérieur au déclenchement l’intervention militaire russe.
Le président ukrainien a toutefois souligné qu’une solution diplomatique était préférable pour résoudre le conflit. «Nous ne pouvons pas abandonner nos territoires, mais nous devons trouver une forme de dialogue avec la Russie», a-t-il expliqué, avant de préciser que les pourparlers de paix ne seront pas menés «sur la base de l’ultimatum russe». Volodymyr Zelensky a poursuivi en expliquant que, bien que le dialogue soit nécessaire pour éviter davantage de morts, l’Ukraine était prête à «combattre la Fédération de Russie pendant dix ans». A la question de savoir, si l’Ukraine sera victorieuse, le président ukrainien a répondu : «Oui, bien sûr.»
La veille, le président ukrainien avait prévenu que «l’élimination» des derniers soldats ukrainiens présents dans la ville portuaire de Marioupol assiégée par les forces russes «mettrait fin à toute négociation de paix» avec Moscou, avertissant que les deux parties se retrouveraient alors dans «une impasse».
Des négociations à l’arrêt
La dernière session de pourparlers directs russo-ukrainiens s’est tenue le 29 mars à Istanbul, au cours desquels l’Ukraine a détaillé ses principales propositions en vue d’un accord avec Moscou dont sa «neutralité» en échange d’un accord international pour garantir sa sécurité. Mais le 7 avril, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé que de nouvelles propositions formulées par l’Ukraine remettaient en cause celles sur lesquelles les négociateurs ukrainiens s’étaient engagés en Turquie. Le chef de la diplomatie russe, avait notamment déploré les «ambiguïtés» ukrainiennes concernant le statut de la Crimée et du Donbass.
Pour rappel, la Russie a entamé son offensive militaire en Ukraine le 24 février dernier en déclarant vouloir porter secours aux républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dont elle avait reconnu l’indépendance deux jours plus tôt, et dont les populations seraient menacées de «génocide». La «dénazification» de l’Ukraine est également un objectif affiché par Moscou. Fin mars, la Défense russe a affirmé que tous les objectifs de la «première phase» de cette opération militaire avaient été atteints et qu’elle allait concentrer les «principaux efforts» de ses forces armées sur la «libération du Donbass».
Pertes militaires en Ukraine : la défense russe remet en cause le bilan de Kiev