Une fédération de mosquées porte plainte contre Michel Houellebecq pour «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence». Cela fait suite aux propos de l'écrivain dans la revue Front populaire, à propos des musulmans.
L’Union des mosquées de France (UMF) a porté plainte le 13 janvier contre l’écrivain Michel Houellebecq pour «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence», a appris l’AFP auprès de son avocate.
La plainte, consultée par l’AFP, a été déposée au tribunal judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine) contre le directeur de la publication de la revue Front populaire Stéphane Simon, contre Michel Houellebecq et le philosophe Michel Onfray, a fait savoir l’avocate Najwa El Haïté.
En cause : des propos de Michel Houellebecq à l’égard des musulmans parus fin novembre dans cette revue dans un entretien avec Michel Onfray.
A la faveur de cette interview, l’auteur du roman Soumission déclarait : «Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu’ils s’en aillent.», y affirmait Michel Houellebecq. Il prédisait également des futurs «Bataclan à l’envers» à l’égard des musulmans, en référence aux attentats djihadistes du 13 novembre 2015.
La semaine dernière, l’écrivain, contre lequel le recteur de la Grande mosquée de Paris avait également annoncé vouloir porter plainte, a reconnu que certains paragraphes étaient «ambigus». Il avait communiqué une nouvelle version amendée de ses propos initiaux qui doit faire l’objet d’un livre à paraître.
«Les musulmans de France ne comprennent pas que monsieur Houellebecq puisse d’une part reconnaître que les paragraphes concernés sont ambigus et d’autre part ne prendre aucune mesure pour suspendre leur diffusion», a toutefois estimé Mohammed Moussaoui, le président de l’UMF, dans un communiqué. «Sa proposition de les remplacer dans l’édition d’un livre à venir ne met pas un terme à leur diffusion et ne protège pas les musulmans de leurs conséquences», selon lui.
Plainte également émanant du Conseil français du culte musulman
Par ailleurs, le Conseil français du culte musulman (CFCM, ex-interlocuteur des pouvoirs publics sur le culte musulman), réuni le 8 janvier en assemblée générale et dont Mohammed Moussaoui assure la co-présidence intérimaire, a aussi annoncé son intention de porter plainte.
De son côté, la Grande Mosquée de Paris a renoncé à des poursuites judiciaires.
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