Alors que Washington accuse Téhéran d'avoir voulu intercepter un pétrolier par la force dans les eaux du détroit d'Ormuz, l'Iran justifie son intervention en raison d'une collision avec l'un de ses navires, qui a blessé plusieurs membres d'équipage.
Les Etats-Unis et l’Iran s’accusent mutuellement après un incident naval, qui a eu lieu dans la nuit du 5 au 6 juillet dans le détroit d’Ormuz.
Téhéran a affirmé avoir tenté d’intercepter un pétrolier battant pavillon des Bahamas, rapportant une collision avec l’un de ses navires ayant fait sept blessés, dont cinq graves. Un vaisseau iranien a été dépêché après avoir reçu un appel d’urgence d’un autre navire, qui aurait été heurté par le pétrolier Richmond Voyager.
L’Iran affirme avoir intimé l’ordre au pétrolier de s’arrêter
Le pétrolier battant pavillon des Bahamas «a ignoré les avertissements, a changé de trajectoire et est entré dans les eaux territoriales omanaises», a indiqué l’agence officielle Irna, en citant les services maritimes de la province d’Hormozgan (sud), tout en indiquant que les autorités d’Oman avaient été prévenues. Irna précise que Téhéran a obtenu une ordonnance du tribunal pour arrêter le pétrolier.
Interception d’un pétrolier dans les eaux du détroit d’Ormuz
De son côté, le Commandement central des forces navales américaines (Navcent) affirme dans un communiqué s’être opposé à la saisie par l’Iran de deux navires pétroliers battant pavillon des Iles Marshall et des Bahamas dans les eaux internationales au large d’Oman.
Le détroit d’Ormuz, zone de tensions américano-iranienne
Le Commandement central des forces navales américaines a déclaré que l’US Navy était intervenue suite à un appel de détresse du pétrolier Richmond Voyager, alors qu’un autre navire iranien s’était approché à moins d’un mille, lui intimant l’ordre de s’arrêter. Selon la version américaine, avant leur arrivée sur place, les forces iraniennes ont ouvert le feu à plusieurs reprises sur le pétrolier, sans toutefois faire de victimes ou de dégâts conséquents.
L’USS McFaul s’est alors dirigé «à pleine vitesse» vers le Richmond Voyager. «A 1h heure locale, un vaisseau iranien s’est approché du pétrolier TRF Moss, battant pavillon des îles Marshall, dans les eaux internationales du golfe d’Oman. Le vaisseau iranien a quitté les lieux quand le destroyer à missile guidé USS McFaul de l’US Navy est arrivé sur place», détaille Navcent, expliquant avoir également déployé un drone MQ-9 Reaper et un avion P-8 Poseidon de patrouille maritime.
Ce n’est pas la première fois que le golfe d’Ormuz est le théâtre d’une rivalité américano-iranienne. Depuis le retrait américain de l’accord sur le nucléaire en 2018, les actes de sabotage se sont multipliés. «Depuis 2021, l’Iran a harcelé, attaqué, ou saisi près de 20 navires marchands à pavillon international, présentant une menace claire à la sécurité maritime de la région et à l’économie mondiale», dénonce Navcent dans son communiqué.
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