Après avoir essayé d’interpeller une personne suspectée de vol à l’arraché, trois policiers en civils ont été frappés par une foule de personnes dans le quartier de la Guillotière à Lyon, le 20 juillet. Deux d'entre eux ont été blessés.
Deux hommes et une femme du service interdépartemental de sécurité des transports en commun (SISTC) ont été agressés dans la soirée du 20 juillet par des dizaines de personnes dans le quartier de la Guillotière, situé dans le VIIe arrondissement de Lyon.
Témoins d’un vol à l’arraché dans la rue, les fonctionnaires de la brigade de sécurisation des transports en commun, en civil, ont tenté d’interpeller le suspect. Rapidement, une foule s’est formée autour d’eux, avant qu’ils ne reçoivent une pluie de coups de pied et de poings, certains des agresseurs utilisant aussi des barres de fer et du gaz lacrymogène. Les policiers se sont réfugiés dans un magasin qui aurait subi d’importants dégâts sur sa façade, et deux d’entre eux ont été blessés, recevant, selon Lyon Mag, deux et sept jours d’arrêt de travail.
Le syndicat de police Alliance a fermement condamné le lynchage : «Nos collègues du SISTC de Lyon qui se fond prendre à partie alors qu’ils interpellent un voleur à l’arraché ! Evidemment, ils sont blessés ! Cette normalisation est désastreuse».
Orange is the new black !?
Voilà nos collègues du #sistc de Lyon qui se fond prendre à partie alors qu’ils interpellent un voleur à l’arraché !
Évidemment, ils sont blessés ! 😡
Cette normalisation est désastreuse. pic.twitter.com/3wT0isPzkb— ALLIANCE PN (@alliancepolice) July 21, 2022
Lyon Mag rapporte également des propos du syndicat FO de la police municipale, selon qui «un drame va se produire» malgré «le lancement d’alertes sans effet depuis trop longtemps» dans le secteur de la place Gabriel Péri, où s’est produite l’agression.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, comme le préfet de région, a posté un message de soutien «à nos trois policiers victimes de violences insupportables à Lyon lors d’une opération pour reprendre le terrain à la délinquance», assurant que «tous les moyens sont mobilisés pour interpeller les auteurs». «S’en prendre à un policier, c’est s’en prendre à la République», a-t-il ajouté.
Plein soutien à nos 3 policiers victimes de violences insupportables à Lyon lors d’une opération pour reprendre le terrain à la délinquance. À ma demande, tous les moyens sont mobilisés pour interpeller les auteurs. S’en prendre à un policier, c’est s’en prendre à la République.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 21, 2022
Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a également condamné les violences perpétrées à l’encontre des forces de l’ordre, apportant son soutien aux policiers. «La Ville de Lyon se mobilise pour faire avancer l’enquête», a-t-il indiqué, assurant que la municipalité continuerait d’agir pour assurer «la tranquillité publique» dans la ville.
Rien ne peut justifier les violences exercées à l'encontre des policiers nationaux dans le quartier de la Guillotière. Ils ont mon soutien.
La Ville de #Lyon se mobilise pour faire avancer l'enquête. Nous continuerons d'agir pour assurer la tranquilité publique dans notre ville.
— Grégory Doucet (@Gregorydoucet) July 21, 2022
L’édile s’est attiré les railleries du président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, pour qui «ces faits divers ne sont plus des faits divers», mais sont «le signe d’une civilisation qui sombre», en ajoutant : «Mais rassurez-vous, le maire de Lyon réfléchit à la possibilité de lancer un audit sur l’installation de caméras quelque part, un jour, dans la ville.»
Ces faits divers ne sont plus des faits divers. Ils sont le signe d'une civilisation qui sombre.
Mais rassurez-vous, le maire de Lyon réfléchit à la possibilité de lancer un audit sur l'installation de caméras quelque part, un jour, dans la ville.
Tout mon soutien aux policiers. https://t.co/j6dvklezXm— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) July 21, 2022
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