La gendarmerie aurait récemment testé sur le terrain une arme pour identifier a posteriori les auteurs d'infractions en manifestation. Un dispositif qui rappelle des armes utilisées par les forces de l'ordre au début du mouvement des Gilets jaunes.
Ainsi que l’a rapporté le 20 avril le journal La Croix, la gendarmerie française aurait testé le 26 mars dernier, lors d’un rassemblement dans les Deux-Sèvres, un système de marqueurs chimiques servant à identifier a posteriori des manifestants soupçonnés d’être auteurs d’infractions.
Comme l’explique La Croix, les produits marquants codés (PMC) sont souvent «invisibles, incolores et inodores». Il s’agit d’une substance capable de résister plusieurs semaines sur la peau et sur les vêtements dont l’objectif est d’identifier après coup des contrevenants dont l’interpellation immédiate est impossible.
«Révélé par une lampe à rayon ultraviolet, le produit devient fluorescent», détaille La Croix qui a cherché à en savoir plus auprès du ministère de l’Intérieur. «Ces moyens sont encore au stade de l’expérimentation», a fait savoir Place Beauvau au quotidien.
En tout état de cause, le dispositif rappelle des armes de type paintball utilisées par les forces de l’ordre au début du mouvement des Gilets jaunes.
Puis, en avril 2019, le magazine Le Point révélait à ce sujet une stratégie sécuritaire de grande ampleur voulue au sein du ministère. On apprenait alors que le gouvernement souhaitait déployer des moyens incluant notamment «de l’ADN synthétique [peinture chimique indélébile] pour marquer les agitateurs de manière durable».
De récents témoignages en Corse
Comme le relève La Croix, des avocats ont soupçonné en mars dernier l’utilisation de PMC dans le cadre du maintien de l’ordre opéré face aux manifestations en Corse après l’agression en prison puis le décès d’Yvan Colonna. «Nous avons été avertis par plusieurs témoignages d’un contrôle de lycéens à Ajaccio. Les policiers avaient aspergé deux personnes d’un spray que l’on ne connaissait pas », a ainsi confié l’avocat Jean-François Casalta, cité par le même journal.
De son côté, le sous-préfet coordonnateur pour la sécurité en Corse, a démenti toute utilisation de ce type de produit, assurant que les policiers corses n’étaient «pas dotés de produits marquants codés».
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