Alors que les États-Unis ont averti Israël qu'ils ne voulaient pas d'une escalade au Moyen-Orient, le chef d'état-major de l'armée israélienne a fait savoir que l'Iran devrait «faire face aux conséquences de ses actes». Téhéran a de son côté averti qu'une riposte de l'Etat hébreu entraînerait une action immédiate et décisive.
«L’Iran devra faire face aux conséquences de ses actes.» Dans une vidéo publiée dans la soirée du 15 avril, le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a de nouveau menacé Téhéran. «Nous choisirons notre réponse en conséquence», a-t-il ajouté.
Trois jours après les frappes iraniennes contre l’État hébreu, intervenues en représailles de la frappe imputée à Tsahal contre le consulat d’Iran en Syrie le 1er avril, la riposte israélienne reste incertaine et fait craindre un embrasement régional.
«L’armée israélienne reste prête à contrer toute menace de l’Iran et de ses alliés terroristes, tout en poursuivant sa mission de défense de l’État d’Israël», a-t-il poursuivi.
L’attaque iranienne a «créé de nouvelles opportunités de coopération au Moyen-Orient», a-t-il encore déclaré. Avant d’ajouter : «Les forces de défense israéliennes, le Commandement central des États-Unis, les forces armées britanniques, les forces armées françaises et d’autres partenaires ont opéré ensemble en temps réel, dans les airs, au sol et en mer.»
Biden veut convaincre Israël de sa victoire pour éviter l’escalade
Néanmoins, bien qu’ayant soutenu massivement l’État hébreu face aux frappes iraniennes, les États-Unis appellent au calme. «Le président a été clair : nous ne voulons pas d’escalade. Nous ne voulons pas d’une guerre étendue avec l’Iran», a déclaré le 14 avril sur les télévisions américaines le porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.
D’ailleurs, selon un article d’Axios le 14 avril, Washington a fait savoir à son allié israélien qu’il ne soutiendrait pas une action contre l’Iran. Toujours selon Axios, au cours d’un entretien téléphonique entre le Premier ministre israélien et le président américain, Joe Biden a insisté en déclarant : «Vous avez obtenu une victoire, soyez-en satisfait.»
Macron plaide plutôt pour «isoler l’Iran»
La France, quant à elle, est allée plus loin dans sa posture à l’égard de l’Iran. Outre la convocation de l’ambassadeur iranien Mohamed Amin Nejad par le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné, Emmanuel Macron s’en est pris ouvertement à Téhéran pour, en même temps, contenir l’escalade.
En direct sur BFMTV-RMC le 15 avril, le président français a déclaré : «Nous allons tout faire pour éviter l’embrasement […] et donc essayer de convaincre Israël qu’il ne faut pas répondre en escaladant, mais plutôt isoler l’Iran, réussir à convaincre les pays de la région que l’Iran est un danger, accroître les sanctions, renforcer la pression sur les activités nucléaires et puis retrouver un chemin de paix dans la région.»
Téhéran prévient qu’il ripostera de nouveau
En cas d’attaque israélienne, «la réponse de Téhéran et sa prochaine action seront décisives, immédiates et étendues», a pour sa part déclaré Hossein Amir Abdollahian, le chef de la diplomatie iranienne, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue chinois Wang Yi le 16 avril.
Pékin, tout comme Moscou, a condamné le raid imputé à Israël sur le consulat iranien dans la capitale syrienne, dénonçant le refus occidental à condamner cette attaque, et appellent à une désescalade.
Malgré son soutien à Israël, l’Occident appelle à la désescalade avec l’Iran