L'armée française a indiqué qu'elle avait mis la main sur un important chef djihadiste dans une zone frontalière du Mali. La force Barkhane doit le transférer, après interrogatoire, aux autorités maliennes.
Un important chef djihadiste a été capturé au Mali en zone frontalière par des soldats français, au moment où ceux-ci entrent dans la dernière phase de leur retrait du pays, a annoncé à l’AFP l’état-major français le 15 juin.
«Dans la nuit du 11 au 12 juin 2022, une opération de la force Barkhane […] a permis la capture d’Oumeya Ould Albakaye, haut responsable de [Daesh]», a-t-on précisé de même source. Le djihadiste, qui aurait été un temps pressenti pour succéder à l’ancien émir Adnan Abou Walid Al-Sahraoui – éliminé en août 2021 – «avait des compétences en termes de maniement d’explosifs», a détaillé une source sécuritaire auprès de l’AFP.
Selon l’état-major, Oumeya Ould Albakaye était le chef de Daesh au Grand Sahara pour le Gourma au Mali et pour l’Oudalan au nord du Burkina Faso. «Il a organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celle de Gao. Il dirigeait des réseaux de mise en œuvre d’engins explosifs improvisés», a précisé le commandement.
Jugé responsable d’un grand nombre d’exactions contre les populations maliennes et burkinabè, il sera détenu par la force antijihadiste Barkhane quelques jours pour «une phase d’entretiens» avant d’être transféré aux autorités maliennes, a complété l’état-major. L’armée française a également précisé que le djihadiste capturé «visait directement les axes de circulation empruntés par la force Barkhane pour conduire sa réarticulation hors du Mali».
La France est en passe de boucler son retrait militaire du Mali après neuf ans d’engagement et a officiellement quitté la base de Ménaka (nord-est) le 13 juin 2022. Les militaires au pouvoir à Bamako ont réclamé un départ rapide des troupes françaises, qui devrait être achevée d’ici à la fin de l’été 2022. La dégradation des relations entre Paris et Bamako s’est aggravée ces derniers mois avec le recours du Mali à des instructeurs russes, que la France et ses alliés considèrent être des mercenaires de la société de sécurité privée Wagner.
Moscou insiste sur la distinction entre cette société privée et le gouvernement, tandis que le gouvernement malien conteste toute présence du groupe, mettant en avant une collaboration ancienne, d’Etat à Etat, avec la Russie.
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