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Manifestations en Chine contre la politique du «zéro Covid»

Des manifestations ont eu lieu à Shanghai ou encore dans plusieurs universités de Pékin pour s'opposer à la politique stricte du «zéro Covid» menée par le gouvernement depuis le début de la pandémie.

Des protestations contre les confinements ont éclaté le 27 novembre à Shanghai, dans des universités de Pékin et dans d’autres villes de Chine, où la colère monte contre la politique de «zéro Covid» pratiquée par les autorités du pays depuis près de trois ans.

Une vidéo largement diffusée sur internet et que l’AFP a géolocalisée à Shanghai montre certains protestataires crier «Xi Jinping, démission !» et s’en prendre aussi au Parti communiste chinois, une très rare démonstration d’hostilité contre le président et le gouvernement dans la capitale économique du pays, soumise au début de l’année à un confinement de deux mois.

Un chantier de construction d'installations d'isolement et un pont temporaire reliant les villes de Shenzhen et de Lok Ma Chau, le 11 mars 2022 (image d'illustration).

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Cette protestation s’est déroulée à l’aube dans la rue Wulumuqi – le nom en mandarin de la ville d’Urumqi dans le Xinjiang où dix personnes ont péri dans un incendie le 24 novembre. De nombreux messages circulant sur les réseaux sociaux en Chine accusent les mesures anti-Covid d’avoir aggravé ce drame en ralentissant l’arrivée des secours.

Une personne ayant participé aux protestations à Shanghai a dit à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, être arrivée vers deux heures du matin au rassemblement. «Un groupe de personnes en deuil déposait des fleurs sur le trottoir, un autre groupe scandait des slogans», a raconté ce témoin. «Il y a eu quelques échauffourées mineures mais dans l’ensemble, le maintien de l’ordre a été civilisé», a-t-il poursuivi. «C’est fou de savoir que dans ces circonstances, il y a encore tant de gens courageux qui se font remarquer», s’est-il exclamé.

Le 27 novembre dans la journée, le quartier était redevenu tranquille, sous une forte présence policière. Un journaliste de l’AFP a vu des gens portant des fleurs se faire aborder par des policiers et partir.

Mobilisation à l’université Tsinghua de Pékin

Entre 200 et 300 étudiants de la prestigieuse université Tsinghua à Pékin ont également manifesté le 27 novembre sur leur campus, selon un témoin oculaire interrogé par l’AFP et des images publiées sur les réseaux sociaux. «On a chanté l’hymne national et l’Internationale, et scandé : “la liberté triomphera”, “pas de tests PCR, on veut de la nourriture”, “non aux confinements, nous voulons la liberté”», a encore expliqué ce témoin.

La Chine continue à adopter des mesures strictes pour contenir l'épidémie (image d'illustration).

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Sur internet, des vidéos montraient une foule devant la cantine de l’université, réunie autour d’un orateur qui criait : «Ce n’est pas une vie normale, nous en avons assez. Nos vies n’étaient pas comme ça avant !»

Des veillées à la mémoire des victimes de l’incendie d’Urumqi ont eu lieu sur d’autres campus du pays, dont l’Université de Pékin, voisine de l’Université Tsinghua, selon un étudiant y ayant participé. Selon ce témoin, les protestataires ont commencé à se rassembler vers minuit le 26 novembre sur le campus, et la foule a atteint entre 100 et 200 personnes vers 2h.

«J’ai entendu des gens crier : “non aux tests Covid, oui à la liberté”», a-t-il raconté, en montrant à l’AFP des photos et vidéos corroborant ses dires. Des vidéos sur les réseaux sociaux ont par ailleurs montré une importante veillée à l’Institut des communications de Nankin, ainsi que de petits rassemblements à Xian, Wuhan et Canton, mais l’authenticité de ces images n’a pas pu être vérifiée par l’AFP.

Des confinements et des placements en quarantaine

Des protestations sporadiques et parfois violentes ont déjà eu lieu à travers le pays ces derniers jours, notamment dans la plus grande usine d’iPhone du monde située à Zhengzhou, ainsi qu’à Urumqi après l’incendie.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian lors d'une conférence de presse à Pékin le 8 avril 2020.

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Malgré plusieurs vaccins à disposition, et à rebours du reste du monde, le pays continue d’imposer des confinements massifs dès l’apparition du moindre cas, à placer en quarantaine dans des centres les personnes testées positives, et à exiger des tests PCR quasi-quotidiens pour l’accès aux lieux publics.

La lassitude de la population semble grande après presque trois ans de restrictions drastiques. Un certain nombre de cas très médiatisés dans lesquels les services d’urgence auraient été ralentis par les restrictions sanitaires, avec des conséquences fatales comme pour l’incendie d’Urumqi, ont attisé le mécontentement.

La Chine a recensé le 27 novembre 39 506 cas de Covid, un record quotidien toutefois très faible par rapport aux chiffres enregistrés ailleurs dans le monde au plus fort de la pandémie.

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