Une responsable politique ukrainienne a finalement supprimé la photographie d'un enfant qu'elle avait initialement présenté comme ayant survécu à une récente frappe russe. Et pour cause, le cliché en question date d'au moins une décennie…
Régulièrement invitée à s’exprimer pour des chaines de télévision françaises (notamment pour vanter l’aide financière et militaire de l’Occident à destination de Kiev), la députée ukrainienne francophone Lesia Vasylenko a retiré un tweet qu’elle avait partagé le 26 décembre et sur lequel on pouvait voir la photographie d’un enfant au visage marqué, le regard abattu.
La responsable politique à l’origine de cette publication y expliquait qu’il s’agissait d’un mineur ukrainien ayant survécu à une frappe russe, or, comme certains internautes l’ont rapidement relevé, le cliché en question s’est avéré être le portrait figurant en couverture du roman El Hombre en el olvido qui, publié en 2013, correspond à la version espagnole d’une œuvre de la romancière irlandaise Christina McKenna, The Misremembered man, paru deux ans plus tôt en anglais.
«Il n’y a plus d’enfants en Ukraine. Seulement des petits humains aux yeux d’adultes, voire de vieux. Un peu fatigué d’une vie encore non vécue. Sur la photo : Marc, 8 ans, vient de survivre à une attaque d’artillerie russe», avait initialement commenté Lesia Vasylenko pour décrire le cliché en question. La députée n’a pour l’heure pas jugé utile de s’exprimer à ce sujet sur le réseau social où elle avait mis en ligne cette publication.
«Depuis 2013, [ce] visage [d’enfant] se retrouve sur de nombreux sites de partage d’images, tels que Flickr ou Pinterest. […] Impossible en l’état de remonter à l’origine de cette photo et de retrouver l’identité de ce garçon. Une chose est sûre, il n’est pas âgé aujourd’hui de huit ans et il ne figure pas parmi les victimes de la guerre en Ukraine», a de son côté rapporté TF1, le 28 décembre.
❌ #LesVérificateurs ✅ – Non, cet enfant n’a pas été victime d’une frappe russe en Ukraine https://t.co/pcHAmzipiI cc @verif_TF1LCIpic.twitter.com/uzAfoUi6M8
— LCI (@LCI) December 28, 2022
Le recours aux clichés de mineurs meurtris par la guerre pour pointer la responsabilité des partie prenantes à un conflit militaire constitue une méthode très prisée des communicants pour susciter l’émotion du public à qui ils sont destinés. Ce procédé est régulièrement utilisé dans le but de faire porter à l’adversaire tout le poids des atrocités de la guerre.
Mineurs, journalistes, artistes… Les «ennemis de l’Ukraine» fichés sur un site macabre créé à Kiev