Incarcéré depuis bientôt trois ans dans une prison de haute sécurité britannique, le fondateur de WikiLeaks se marie le 23 mars avec Stella Moris, son ancienne avocate. Ses soutiens ont appelé à se rassembler devant l'établissement pénitentiaire.
Julian Assange se marie ce 23 mars avec l’avocate sud-africaine Stella Moris (avec qui il a deux enfants), à la prison de haute sécurité britannique de Belmarsh où, bien que ne purgeant actuellement aucune peine, il reste incarcéré du fait des multiples démarches juridiques menées par Washington pour obtenir son extradition vers les Etats-Unis.
Si la cérémonie est prévue en petit comité avec quatre invités et deux témoins, les soutiens du fondateur de WikiLeaks sont invités à venir aux abords de la prison, située dans le sud-est de Londres.
Le collectif Don’t extradite Assange ! («N’extradez pas Assange !») a ainsi encouragé les personnes souhaitant soutenir Julian Assange à se rassembler de 13h à 16h, à s’habiller comme pour aller à «n’importe quel mariage» et à apporter des fleurs si elles le souhaitent.
«Julian attend avec impatience le mariage car il a enfin lieu, plusieurs mois après que nous en avions fait la demande pour la première fois [aux autorités pénitentiaires]», a confié sa compagne à l’agence AP. A l’issue de la cérémonie de mariage, Stella Moris prononcera un discours. Elle a déjà lancé une levée de fonds pour contribuer aux frais de justice destinés à empêcher l’extradition de Julian Assange, qui avait récolté plus de 177 000 livres sterling au 22 mars (212 000 euros).
Plutôt que d’envoyer des cadeaux aux nouveaux mariés, leurs soutiens ont suggéré de participer à cette levée de fonds et d’afficher des posters demandant la libération de l’Australien.
Parmi les partisans du fondateur de Wikileaks, le journaliste australien John Pilger a appelé à participer à l’événement, souhaitant aux mariés «le bonheur et la justice qu’ils méritent».
Today, Wednesday 23 March, Julian #Assange and Stella Moris will marry at Belmarsh prison. The bride must then leave. I salute my friends Julian and Stella and wish them the happiness and justice they so deserve. Please join well wishers outside the prison between 12 and 4pm.
— John Pilger (@johnpilger) March 22, 2022
Le mariage a également été salué par l’équipe du film Ithaka, qui retrace le combat du père de Julian Assange, John Shipton, pour obtenir justice pour son fils. «Félicitations à Stella Moris et Julian Assange», a-t-elle tweeté, leur souhaitant «un moment d’espoir et d’amour avant de recommencer le combat».
Congratulations to @StellaMoris1 and #JulianAssange on their upcoming nuptials today. May you both have a moment of hope and love before recommencing the fight for #HumanRights and #PressFreedom. #FreeAssangeNOW#IthakaMoviepic.twitter.com/1jLc6g2X9V
— Ithaka the Movie (@IthakaMovie) March 23, 2022
La journaliste Cathy Vogan a aussi adressé ses «meilleurs vœux» au couple, en reprenant la présentation du mariage sur la page dédiée. Celui-ci représente à ses yeux «une puissante déclaration au monde que l’amour transcende tous les contraintes, même celles d’Etats puissants, enclins à la vengeance».
Best wishes to Julian & Stella #Assange
"This wedding is more than just your average tying of the knot. This is a powerful statement to the world that love transcends all bounds, even those of powerful states bent on revenge and corrupt self-interest." https://t.co/hVdjUyjCUypic.twitter.com/YQtSqwBu6b
— Cathy Vogan (@CathyVoganSPK) March 22, 2022
Julian Assange, âgé de 50 ans, est recherché par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Poursuivi notamment en vertu d’une législation contre l’espionnage, il risque 175 ans de prison dans une affaire dénoncée par des organisations de défense des droits humains comme une grave attaque contre la liberté de la presse. Le 14 mars, il a vu disparaître l’un de ses derniers espoirs d’éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d’examiner son recours, décision alors vivement contestée par plusieurs organisations à travers le monde, dont Amnesty International.
Julian Assange a reçu à plusieurs reprises des témoignages de soutien, venus directement devant la prison de Belmarsh : RT France avait ainsi pu suivre des groupes de Gilets Jaunes qui avaient fait le déplacement depuis la France, en 2019 et en 2020 notamment. La majorité présidentielle a quant à elle refusé, début 2022, de voter une résolution transpartisane qui demandait au gouvernement français d’accorder l’asile politique au journaliste.
«Free Assange» : l’action coup de poing de Gilets jaunes devant la prison de Belmarsh