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Mis en cause par Washington, Moscou assure respecter pleinement le traité New Start

La Russie a écarté les accusations du département d'Etat américain, selon lequel elle ne respecterait pas les engagements de l'accord encadrant les arsenaux nucléaires, renvoyant Washington à ses responsabilités dans la dégradation de la situation.

Des accusations aussi «sensationnelles» qu’erronées : c’est ainsi que l’ambassadeur russe à Washington Anatoli Antonov a qualifié les affirmations du département d’Etat américain le 31 janvier, selon lesquelles Moscou ne respecterait pas ses engagements liés au traité New Start, qui limite l’arsenal nucléaire des deux pays.

S’appuyant sur un rapport remis au Congrès, la diplomatie américaine a ainsi reproché à la Russie d’avoir suspendu des inspections et annulé des pourparlers prévus dans le cadre de cet accord signé en 2010 et valide jusqu’en 2026. «La Russie ne respecte pas l’obligation que lui impose le traité New Start de faciliter les activités d’inspection sur son territoire», a ainsi affirmé un porte-parole du département d’Etat, invitant Moscou à «revenir à une conformité totale».

Moscou accuse les Etats-Unis d’avoir «détruit le cadre juridique» du traité

«Nous estimons essentiel que cet accord reste en vigueur», a répliqué le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov lors d’un point de presse le 1er février, estimant à l’inverse que «les Etats-Unis ont de fait détruit le cadre juridique et conventionnel de la maîtrise des armements» et qu’ils «ne manifestent guère leur volonté de dialoguer».

Le porte-parole a mis en parallèle les accusations américaines avec la mobilisation, dans le cadre du conflit ukrainien, de l’ensemble «des infrastructures militaires de l’OTAN» contre la Russie, ces dernières travaillant« 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour l’Ukraine», ce qui crée «des conditions très particulières, qui nous sont hostiles et dont nous ne pouvons pas ne pas tenir compte».

Cliché pris à Moscou, le 24 juin 2020 (image d'illustration).

La Russie annonce suspendre temporairement les inspections américaines dans le cadre du New Start

De la même manière, Anatoli Antonov a souligné le fait que la Russie «respecte irréprochablement» les clauses du traité New Start, à la différence de Washington, qui a selon lui «illégitimement cessé de rendre compte […] de plus d’une centaine d’armes stratégiques». Si la Russie «reste attachée» aux objectifs et contraintes du traité, l’ambassadeur russe à Washington a rappelé «que la maîtrise des armements ne pouvait être isolée des réalités géopolitiques» de l’heure : en menant une «guerre hybride» contre Moscou, les Etats-Unis porteraient ainsi la «responsabilité de l’aggravation de la situation» autour du traité, alors qu’ils «rejettent la faute sur autrui». Dans les circonstances actuelles de grandes tensions entre les deux pays, l’ambassadeur a fait valoir «qu’il est injustifié, inopportun et inapproprié d’inviter l’armée américaine dans nos installations stratégiques».

La Russie et les Etats-Unis bénéficient, selon les termes du traité, du droit d’effectuer un peu moins d’une vingtaine d’inspections mutuelles par an. Le ministère russe des Affaires étrangères avait, en août 2022, annoncé la suspension temporaire des inspections américaines sur les sites russes, dans le cadre de New Start, invoquant les sanctions prises à l’encontre de Moscou.

La diplomatie russe avait alors fait valoir que les sanctions donnaient de fait «des avantages unilatéraux aux Etats-Unis» et privaient la Fédération de Russie du droit d’effectuer des inspections sur le sol américain, en compliquant la venue d’inspecteurs russes. Elle avait rappelé son attachement au traité New Start, qualifié d’«instrument très important pour le maintien de la sécurité et de la stabilité internationales», permettant «d’assurer la transparence et la prévisibilité nécessaires» dans les relations entre la Russie et les Etats-Unis dans le domaine nucléaire.

Le traité New Start limite les arsenaux des deux pays à un maximum de 1 550 ogives nucléaires déployées chacun et le nombre de lanceurs et bombardiers lourds à 800.

L’«exceptionnalisme» américain a poussé Washington à se retirer des traités d’armement, selon Moscou

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