France

«Mélange des genres», «com’»… La visite de Macron à Kiev avant les législatives agace l’opposition

A gauche comme à droite, plusieurs personnalités politiques critiquent le déplacement à Kiev du président de la République. Il lui est notamment reproché un opportunisme électoraliste à quelques jours du second tour des élections législatives.

Arrivé le 16 juin au matin à Kiev en compagnie des premiers ministres allemand et italien, le chef de l’Etat français effectue son premier déplacement dans la capitale ukrainienne depuis le début de l’opération militaire russe dans le pays. 

L’initiative, qui doit être l’occasion pour les trois hommes de réaffirmer leur soutien à l’Ukraine, n’a pas manqué de faire réagir l’opposition politique française en cette période de dernière ligne droite avant le second tour des élections législatives. Des responsables politiques de droite comme de gauche voient en effet dans la participation d’Emmanuel Macron à ce déplacement une démarche électoraliste du président, à quelques jours seulement du renouvellement de la chambre basse du Parlement.

«Je ne voudrais pas que le martyr du peuple ukrainien serve à Emmanuel Macron pour des opérations de politique intérieure française. Personne n’est dupe sur le fait que ce déplacement est à trois jours du second tour qui va être déterminant pour la vie politique française», a par exemple commenté le député insoumis de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière.

«Emmanuel Macron ne fait jamais rien, ne dit jamais rien sans avoir une arrière-pensée électoraliste. Il se sert de sa posture de “chef de guerre” pour tenter d’avoir une influence sur les élections», a réagi Marine Le Pen à l’antenne de France inter le matin même.

Alors que son interlocuteur lui faisait remarquer qu’il s’agissait d’un déplacement au nom de l’Europe, la chef de file du RN a maintenu que le président faisait selon elle «un mélange des genres». «Dans ce cas là, il ne fallait pas faire une déclaration sur les législatives, sur le tarmac en partant», a-t-elle estimé, en référence au discours d’Emmanuel Macron qui, la veille, juste avant d’embarquer dans l’avion qui le conduisait en Roumanie, avait appelé les Français à lui donner «une majorité solide» au second tour des législatives. 

«Tout doit être fait pour obtenir un cessez-le feu en Ukraine mais la diplomatie, ce n’est pas de la communication et de la mise en scène. Jacques Chirac n’aurait jamais été dans cette caricature», a pour sa part critiqué le président des Républicains, Christian Jacob.

Même son de cloche chez son camarade Jean-François Copé qui a dénoncé une «stratégie d’évitement» de la part du chef de l’Etat. «La maison brûle, et Emmanuel Macron regarde ailleurs. L’imaginer dans un train direction l’Ukraine ce matin alors que l’extrême gauche est hyper menaçante pour notre pays, c’est une folie une telle légèreté», a en effet déclaré le maire de Meaux à l’antenne de RTL.

«Macron c’est la com’ devant les caméras à Kiev à 3 jours des législatives. Mais dans le réel, c’est la suppression du corps diplomatique français et l’alignement sur une politique américaine stupide et risquée (sanctions, envoi d’armes, élargissement de l’OTAN)», a encore fustigé le fondateur des Patriotes, Florian Philippot.

Sans surprise, la venue du président à Kiev a en revanche été saluée par la majorité présidentielle, et même au delà comme en témoigne le commentaire de Ségolène Royal sur Twitter. «Le monde entier attend le signe du déclenchement des pourparlers pour un processus de paix. Oui à cette visite si elle permet d’aller au-delà de la surenchère militaire et si l’Europe est à l’initiative pour une médiation», écrit l’ancienne candidate du Parti socialiste à la présidentielle de 2017.




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