Le leader de La France Insoumise a lancé une consultation auprès de ses quelques 300 000 soutiens en vue du second tour. S'il s'agit de connaître l'avis de ses partisans, Jean-Luc Mélenchon a averti que le résultat ne serait pas une consigne de vote.
Abstention, vote blanc ou vote Emmanuel Macron? Jean-Luc Mélenchon a lancé le 13 avril la consultation de ses quelque 310 000 soutiens en vue du second tour, trois jours après que le troisième homme (21,95%) a appelé à ne pas «donner une seule voix à [Marine] Le Pen».
Cette option de vote Marine Le Pen ne figure donc pas parmi les propositions données en consultation sur la plate-forme militante de Jean-Luc Mélenchon «Action populaire». Y ont accès les plus de 310 000 personnes ayant parrainé en ligne sa candidature. La consultation, dont le résultat sera public, s’achève le 16 avril à 20h. Elle est précédée par un mot de l’ancien candidat à ses partisans : le second tour «se dénouera au mépris de nos répulsions les plus fondamentales. Une présidence sans autorité morale en sortira», y confie le tribun.
Les deux finalistes «ne sont pas équivalents. Marine Le Pen ajoute au projet de maltraitance sociale qu’elle partage avec Emmanuel Macron un ferment dangereux d’exclusion ethnique et religieuse», a-t-il ajouté. «C’est pourquoi j’ai dit et je répète que pas une voix ne devrait se porter sur la candidate d’extrême droite», écrit Jean-Luc Mélenchon. «Cela me parait être un avis public suffisant. […] Aller au-delà serait abuser de la confiance que vous m’avez accordée», estime-t-il.
Le troisième homme du premier tour précise également que «quel qu’en soit le résultat, il ne devra pas être interprété comme une consigne donnée à qui que ce soit, ni entre nous ni pour ceux qui nous écoutent et nous font confiance. Il indiquera quelles sont nos appréciations dans leur diversité».
Jean-Luc Mélenchon explique pourquoi il procède ainsi, alors que ses électeurs sont divisés sur le vote de second tour, selon certaines études : «Ne donnons pas à ce duo le gain de nous opposer entre nous à leur propos alors que nous sommes si fortement unis sur nos projets. La cohésion de l’Union populaire est notre bien le plus cher.»
Il avait déjà consulté ses soutiens en 2017, quand il avait terminé quatrième avec 19,58% des voix, avec la même exception : «Pas une voix à l’extrême droite». La consultation avait abouti à une majorité courte pour le vote blanc ou nul (36%), juste devant le vote pour Emmanuel Macron (près de 35%), un peu moins d’un tiers restant s’exprimant pour l’abstention.
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