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Colère du monde agricole : la grogne gagne le Portugal

Des centaines d'agriculteurs portugais ont rejoint le mouvement de colère de leurs collègues européens afin de réclamer une «valorisation» de leur activité, en bloquant au matin de ce 1er février plusieurs axes routiers, dont deux passages à la frontière avec l'Espagne.

Des agriculteurs équipés de tracteurs participent à une action de protestation dans le quartier européen de Bruxelles, organisée par le syndicat général des agriculteurs ABS (Algemeen Boerensyndicaat), le 1er février 2024.

Bruxelles : un millier de tracteurs dans les rues, selon la police

Après leurs voisins espagnols et leurs homologues français, belges, néerlandais, italiens, grecs, polonais ou encore roumains, les agriculteurs portugais sont venus s’ajouter aux mouvements de colère qui agitent le monde rural à travers l’Europe.

«On a beaucoup de mal à survivre», a témoigné ce 1er février pour l’AFP Rui Sousa, 58 ans, qui participait à un rassemblement de dizaines d’agriculteurs à Golega, dans le centre du pays. «Les agriculteurs ont beaucoup de mal à vivre. Ils vendent leurs produits pour des centimes et les magasins se font des fortunes», a commenté Ramiro Carvalho Alves, un maçon de 48 ans qui s’est retrouvé bloqué derrière des tracteurs.

Vers 9h, heure locale, deux autoroutes étaient toujours bloquées dans les deux sens près de la frontière espagnole à hauteur de Vilar Formoso (nord) et Elvas (sud), a indiqué la gendarmerie, en évoquant également des blocages près de Chamusca et Golega, dans la région de Santarém (centre).

Cette journée de mobilisation a été lancée le 31 janvier à l’appel du «mouvement civil des agriculteurs du Portugal», qui se présente comme une initiative spontanée et non partisane. «La colère monte depuis l’annonce des coupes dans les aides» destinées à compenser la baisse de production des agriculteurs, a expliqué à l’AFP Nuno Mayer, l’un des porte-parole de ce mouvement.

L’initiative n’était pas soutenue par la principale organisation du secteur, la Confédération des agriculteurs portugais (CAP), dans la mesure où celle-ci estime que le gouvernement s’est engagé à revenir sur les coupes prévues.

«Nous attendons de voir si ces mesures se concrétisent»

Pour répondre aux attentes des agriculteurs, le gouvernement a annoncé le 31 janvier des mesures de soutien d’un montant global de 500 millions d’euros environ, afin de les aider notamment à faire face aux conséquences de la sécheresse qui touche particulièrement le sud du pays. Ces mesures comprennent aussi une baisse de la taxation du gazole non routier.

«Nous attendons de voir si ces mesures se concrétisent», a indiqué Nuno Mayer qui, pour l’heure, ne prévoit pas un prolongement du mouvement des agriculteurs. «On ne va pas faire comme en France… Nous allons mener des actions pacifiques», a-t-il assuré. 

Malgré des concessions de Bruxelles, où se réunissent ce 1er février les dirigeants européens, la colère des agriculteurs dans l’Union européenne ne retombe pas, notamment en France où les blocages d’axes stratégiques doivent se poursuivre pour la quatrième journée consécutive.

Politique européenne trop complexe, revenus trop bas, inflation, concurrence étrangère notamment des produits ukrainiens, flambée des prix du carburant : les revendications en France se retrouvent dans la plupart des pays européens confrontés au mécontentement agricole.

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