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Modération de contenu : bras de fer entre Musk et l’UE, sur fond de conflit Israël-Gaza

Le patron du réseau social X, Elon Musk, s’est vu adresser un rappel à l’ordre du commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, le sommant de mieux modérer sur sa plateforme les contenus jugés illicites par le droit européen.

Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton (image d'illustration).

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Le déferlement de haine et d’images choquantes sur la toile, depuis l’attaque du Hamas contre Israël, a donné lieu à une nouvelle passe d’armes entre le patron de X (anciennement Twitter) et le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, sur fond de Digital Service Act (DSA).

«Notre politique est que tout est open source et transparent», s’est défendu le 10 octobre Elon Musk, en réponse à un courrier que lui avait personnellement adressé Thierry Breton. Dans ce courrier, partagé sur le réseau social par les soins du haut fonctionnaire européen, ce dernier lance un ultimatum de 24 heures au patron du réseau social, l’enjoignant à modérer le contenu de sa plateforme.

«Nous avons des indications selon lesquelles votre plateforme est utilisée pour diffuser des contenus illégaux et de la désinformation dans l’UE», accuse Thierry Breton. Ce dernier réitère les «obligations» de modération de contenu imposées par le DSA, ce texte européen entré en vigueur fin août et qui ambitionne de «créer un espace numérique plus sûr où les droits fondamentaux des utilisateurs sont protégés».

«Il est dans l’intérêt du public de comprendre ce qui se passe en temps réel», estime X

«Veuillez lister les violations auxquelles vous faites allusion sur X, afin que le public puisse les voir», ajoute pour sa part le milliardaire américain dans sa réponse.

«A vous de démontrer que vous prêchez par l’exemple», avait rétorqué le dignitaire européen. «Vous êtes bien au courant des rapports de vos utilisateurs – et des autorités – sur les faux contenus et la glorification de la violence», avait-il précisé au patron américain.

Dans la matinée, au regard de l’augmentation des publications suite à la nouvelle flambée de violences au Moyen-Orient, la plateforme avait publié un long message annonçant une mise à jour de sa «Politique d’intérêt public» et la prise de mesures visant notamment à «empêcher la diffusion de contenus terroristes en ligne».

«Plus de 50 millions de messages dans le monde se sont concentrés sur l’attaque terroriste du week-end contre Israël par le Hamas», précisait l’équipe de X, assurant avoir «traité des dizaines de milliers de publications pour partage de médias graphiques, de discours violents et de conduite haineuse». «Il est dans l’intérêt du public de comprendre ce qui se passe en temps réel», avait-elle par ailleurs estimé, rappelant aux utilisateurs qu’ils peuvent eux-mêmes régler les paramètres pour éviter de voir certains contenus sensibles.

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Une note que n’a visiblement pas appréciée le commissaire européen, qui dans sa lettre se réfère à ce message et demande à Musk d’être «très transparent» sur les règles en vigueur sur sa plateforme en matière de modération. Un changement de la politique de X, annoncé de manière «assez trouble» et perçu comme un «relâchement» par le ministre délégué français chargé du Numérique Jean-Noël Barrot.

Interrogé le 10 octobre à l’Assemblée nationale sur son action et l’application du DSA depuis les attaques du Hamas, le membre du gouvernement a assuré avoir saisi Thierry Breton dans la matinée pour qu’il puisse adresser des avertissements dès aujourd’hui à la plateforme X s’agissant du respect de ce règlement sur les services numériques». «C’est le peuple européen souverain qui a décidé d’adopter ce règlement sur les services numériques», a lancé le ministre délégué français, s’adressant à Elon Musk, après avoir rappelé que les sanctions pour non-respect des règles du DSA pouvaient aller jusqu’au «bannissement de l’Union européenne».

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