Face à l'augmentation des prix de l'énergie, l'Université de Strasbourg limitera le chauffage dans les bâtiments à 19 degrés. La rentrée de janvier sera repoussée d'une semaine et la reprise après les congés de février se fera en distanciel.
L’Université de Strasbourg a annoncé ce 19 septembre la mise en place d’un plan de sobriété énergétique, justifiant cette décision par la «tendance haussière tant pour le gaz que pour l’électricité».
Ainsi, l’Université propose de limiter dans le temps la mise en place du chauffage et de maintenir les bâtiments à 19 degrés. Mais aussi de fermer des bâtiments deux semaines de plus cet hiver. La rentrée se fera donc le 9 janvier en lieu et place du 2, puis la reprise après les congés scolaires de février se fera une semaine en distanciel.
Une facture énergétique qui refroidit
«Pendant ces périodes de fermeture des locaux, peu d’étudiants seront présents sur les campus et peu de cours seront assurés», a expliqué Michel Deneken, le président de l’université à France 3, précisant que l’Université maintiendra une bibliothèque «pour permettre aux étudiantes et étudiants de travailler et préparer leurs examens». Selon Michel Deneken, la facture énergétique de l’Université devrait doubler et passer de 10 à 20 millions d’euros, sur un budget total de près de 600 millions.
Les syndicats d’enseignants et des personnels administratifs, techniques et des bibliothèques ont rapidement réagi, déplorant dans un communiqué le manque de concertation et les risques que pourraient faire peser cette fermeture sur les personnels et les étudiants. «Il convient d’analyser cette situation comme l’une des conséquences délétères de la loi responsabilité des universités (LRU), qui a transféré aux établissements la gestion matérielle et financière de leurs bâtiments et celle de la masse salariale de agents, sans leur garantir la sécurité de leurs ressources financières», écrivent-ils. Les représentants des personnels demandent en outre que la transparence soit faite sur les économies effectivement réalisées par ces mesures.
Les inquiétudes relatives au prix de l’énergie se multiplient en France : le Medef a récemment lancé un «cri d’alerte» sur la situation des entreprises, certaines d’entre elles ayant déjà décidé de baisser voire d’arrêter leur production. Dans le contexte de la crise énergétique qui touche l’Europe sur fond de tarissement du gaz russe, la situation de la France est fragilisée en raison d’une production électrique nucléaire au plus bas, liée à des travaux ou des problèmes de corrosion sur la moitié de ses 56 réacteurs nucléaires.
Face à la flambée des coûts de l’électricité et du gaz sur les marchés de gros européens, le Premier ministre Elisabeth Borne a présenté le 14 septembre les nouvelles modalités du bouclier tarifaire pour 2023, expliquant le prolonger pour «limiter» à 15% les hausses de prix de l’électricité et du gaz. Le 24 août dernier, Emmanuel Macron avait appelé à «l’unité» pour faire face à «la fin de l’abondance».
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