Entre 13 000 et 15 000 personnes, selon les sources, ont battu le pavé à Montpellier le 11 février pour pour défendre les traditions taurines et la ruralité face aux «attaques des écolos bobos».
De 13 000 à 15 000 personnes, dont plusieurs centaines de cavaliers montés sur des chevaux camarguais, ont manifesté le 11 février à Montpellier (Hérault) pour défendre les traditions taurines et la ruralité face aux «attaques des écolos bobos».
"Qu’on nous foute la paix !" Willy Schraen, président de la fédération nationale des chasseurs clame sa colère à la manifestation pour la défense des #traditions à #Montpellierpic.twitter.com/0JCqQ1oTEW
— Midi Libre Montpellier (@MLMontpellier) February 11, 2023
En milieu de matinée, des cavaliers dans leur habit noir de gardian de taureaux, ont fendu la foule qui les attendaient au pieds du Corum, le palais des congrès de Montpellier.
#montpellier#bouvine#traditions Les cavaliers sont au pied du Corum pic.twitter.com/1strozFhTH
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On y croisait des élus (maires, députés et sénateurs notamment) ceints de leur écharpe tricolore, des chasseurs en chasuble orange, des Arlésiennes en costume traditionnel et des membres de clubs qui pratiquent la «bouvine», les jeux tauromachiques du sud-est de la France sans mise à mort. Ils étaient «plus de 15 000» venus de l’Hérault et les départements voisins, selon les organisateurs, 13 000 selon la préfecture.
Énormément de monde à #Montpellier contre la #ReformeDesRetraites avant le départ du cortège (crédit Putsch Media) #manifestationpic.twitter.com/qz4Xe8rcoa
— Nicolas Vidal (@nicolasputsch) February 11, 2023
Entre mars et novembre, des dizaines de villes et villages de l’Hérault, du Gard, des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse, organisent des centaines de courses camarguaises, nom officiel de la «bouvine», dont l’origine remonte au XVIIIe siècle.
Une tribune qui a mis le feu aux poudres
Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde qui a mis le feu aux poudres début janvier, une cinquantaine de personnalités politiques, notamment écologistes, et de représentants d’associations animalistes ont réclamé une réglementation des pratiques entourant la bouvine.
Ils fustigent la castration à vif des jeunes taureaux de certaines manades (élevages où les troupeaux vivent en semi-liberté), le marquage au fer rouge ou le lâcher de taureaux dans les rues lors des férias.
«Il y a un mouvement politique, celui de l’écologie punitive, composé d’élus animalistes et écologistes, qui souhaitent remettre en cause des pans entiers de nos traditions et de nos manières de vivre», a lancé sur les marches du Corum Laurent Jaoul, le maire de Saint-Brès, une commune proche de Montpellier, qui figure parmi les organisateurs du rassemblement avec des représentants du secteur de l’élevage de taureaux et des associations locales.
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— Laurent Jaoul (@laurentjaoul) February 11, 2023
«La véritable écologie, ce sont les manadiers [gardiens de taureaux élevés en semi-liberté en Camargue], les agriculteurs, les chasseurs, les pêcheurs», a enchaîné le maire de la commune voisine de Baillargues, Jean-Luc Meissonnier, sous les applaudissements.
«A l’instar de toutes les grandes avancées sociétales du passé, celle des droits des animaux génère de la contestation. Les générations futures se demanderont comment leurs ancêtres ont pu tolérer de telles pratiques», a assuré le 9 février dans un communiqué Eddine Ariztegui, élu du Parti animaliste au conseil municipal de Montpellier et initiateur de la tribune du Monde.
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