Les magistrats chargés des investigations sur la mort d'Adama Traoré ont prononcé ce 1er septembre un non-lieu pour les gendarmes qui l'ont interpellé. L’avocat de la famille du jeune homme, décédé en 2016, a annoncé faire appel de cette décision.
Un non-lieu, décision par laquelle les magistrats déclarent qu’il n’y a pas lieu d’engager des poursuites judiciaires, a été prononcé ce 1er septembre en France dans l’enquête sur la mort controversée d’un jeune homme noir en 2016, devenu un des symboles des violences et du racisme dont sont accusées les forces de l’ordre.
Les magistrates chargées des investigations sur la mort d’Adama Traoré ont prononcé un non-lieu pour les gendarmes qui l’ont interpellé, a appris l’AFP auprès des avocats des deux camps. L’avocat Yassine Bouzrou, qui défend la famille du jeune homme mort à 24 ans et qui dénonce de longue date la conduite de l’enquête, a indiqué sur Instagram qu’il faisait appel.
Maître Bouzrou souhaite que la cour d’appel de Paris «puisse appliquer le droit dans cette affaire en renvoyant les gendarmes devant une juridiction de jugement où un débat contradictoire pourra dire si les violences ayant causé la mort d’Adama Traoré étaient ou non proportionnées et nécessaires».
Un non lieu attendu
Dans un communiqué transmis à l’AFP, les avocats des trois gendarmes impliqués dans l’arrestation ont au contraire salué une décision «logique et conforme à la réalité» quant au «caractère légitime et proportionné de l’interpellation».
Ce non-lieu était attendu: les trois gendarmes n’ont jamais été mis en examen, mais seulement placés sous le statut de témoin assisté.
Adama Traoré est mort le 19 juillet 2016 dans une caserne, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (à l’est de Paris), au terme d’une course-poursuite, un jour de canicule où la température avait frôlé les 37°C. Il avait été interpellé lors d’une opération qui visait son frère Bagui, suspecté d’extorsion de fonds.
Comme pour le jeune Nahel, tué à Nanterre le 27 juin dernier par un tir policier, l’annonce de sa mort avait suscité plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise et dans les communes voisines, mais d’une intensité nettement moindre. Depuis, emmenés par sa grande sœur Assa Traoré, les proches du jeune homme accusent les militaires d’avoir causé sa mort et ont fait de son décès un symbole des violences policières et du racisme en France.
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