Suite à un accord entre les deux parties, 55 prisonniers russes ont été libérés, ainsi que l'opposant politique ukrainien arrêté en avril par les forces de sécurité du pays. Selon Kiev, 215 captifs ukrainiens ont été relâchés au cours de l'échange.
Dans un communiqué du 22 septembre 2022, le ministère russe de la Défense a annoncé qu’un «processus de négociation complexe» mené avec Kiev avait permis d’obtenir la libération de 55 soldats des forces armées de la Fédération de Russie et des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Les militaires ont été transportés par avion vers le territoire russe afin d’y recevoir «l’assistance psychologique et médicale nécessaire», et peuvent contacter leurs proches.
L’échange de prisonniers, ainsi que la présence de l’opposant ukrainien Viktor Medvedtchouk parmi les personnes relâchées, ont été confirmés. «Viktor Medvedtchouk a été libéré», a indiqué Denis Pouchiline, chef de la République populaire de Donetsk, à l’agence Ria Novosti.
L’opposant politique avait été arrêté le 12 avril par le Service de sécurité de l’Ukraine (SBU). Peu après, le député était apparu dans une vidéo publiée par les autorités de Kiev, dans laquelle il avait lancé un appel au président russe et à son homologue ukrainien en leur demandant de l’échanger «contre des défenseurs de Marioupol et ses habitants». La proposition avait alors surpris du côté du Kremlin, qui avait rappelé que Viktor Medvedtchouk n’est pas un citoyen russe.
Viktor Medvedtchouk dirigeait la formation «Plateforme d’opposition – Pour la vie», dont les activités ont été suspendues en vertu de la loi martiale adoptée en Ukraine le 20 mars. En raison de leurs liens présumés avec la Russie, une dizaine d’autres partis politiques avaient connu le même sort. En Ukraine, Viktor Medvedtchouk risquait 15 ans de prison pour trahison, selon le quotidien russe Kommersant.
Kiev annonce avoir négocié la libération de 215 combattants
L’Ukraine avait annoncé le 21 septembre cet échange de prisonniers avec la Russie et indiqué avoir obtenu la libération de 215 combattants, dont des soldats ayant participé à la défense de l’aciérie Azovstal dans la ville de Marioupol. «Nous avons réussi à libérer 215 personnes», a ainsi déclaré à la télévision le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, dont 108 membres du régiment Azov selon l’AFP. Ces derniers, qualifiés de «héros» par Kiev, sont pointés du doigt par Moscou en raison de leur composante néonazie.
Evoquant une «opération longuement préparée», le président ukrainien Volodymyr Zelensky a précisé que cinq commandants militaires, dont des responsables de la défense d’Azovstal, ont été transférés en Turquie, où ils doivent rester «jusqu’à la fin de la guerre», aux termes d’un accord passé avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
En outre, dix prisonniers de guerre, dont cinq Britanniques et deux Américains, ont été transférés depuis la Russie vers l’Arabie saoudite. Le Conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan a déclaré que les Etats-Unis «remercient» Volodymyr Zelensky et son gouvernement «d’avoir inclus deux citoyens américains dans l’échange de prisonniers» avec la Russie, et a également remercié le gouvernement saoudien pour avoir facilité l’opération.
Kiev et Moscou ont procédé à plusieurs échanges de prisonniers depuis le début de l’offensive russe en Ukraine le 24 février, dont un fin juin. Les deux pays avaient également procédé mi-juin à un échange des corps de soldats tués.
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