Les autorités de Transnistrie, région séparatiste de Moldavie dont de nombreux habitants disposent d'un passeport russe, ont déclaré un niveau d'alerte «rouge» en raison d'attaques sur leur territoire qui se sont produites depuis plusieurs jours.
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mercredi 27 avril
11h44 CET
Les autorités de la république de Transnistrie ont annoncé qu’un village frontalier de l’Ukraine hébergeant un important dépôt de munitions de l’armée russe avait été la cible de tirs ce 27 avril après avoir été survolé par des drones. «La nuit dernière, plusieurs drones ont été repérés au dessus du village de Kolbasna», a indiqué le ministère de l’Intérieur de Transnistrie dans un communiqué, ajoutant que «des coups de feu ont été tirés en direction de Kolbasna depuis l’Ukraine» sans faire de victimes.
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mardi 26 avril
21h13 CET
Dans un communiqué, le quai d’Orsay affirme que le ministre français des Affaires étrangères a «fait part à son homologue moldave de sa préoccupation et de sa vigilance à l’égard des incidents survenus ces deux derniers jours en Transnistrie. Il a réitéré dans ce contexte le plein soutien de la France à la stabilité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie face aux risques de déstabilisation dont elle peut être l’objet».
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21h06 CET
Le dirigeant transnistrien, Vadim Krasnosselski, dont les propos sont cités par Tass, a estimé le 26 avril que l’Ukraine avait servi de base aux attaques de ces derniers jours, appelant les autorités ukrainiennes à enquêter sur le sujet et la Moldavie à ne pas céder aux provocations.
«Selon les premières conclusions […] on peut remonter le fil de ces attaques à l’Ukraine», a-t-il déclaré, estimant que «ceux qui ont organisé ces attaques poursuivent l’objectif de tirer la Transnistrie dans le conflit [en Ukraine]». Et de poursuivre : «Je peux vous dire que ces tentatives échoueront.»
Vadim Krasnosselski a appelé Kiev à «enquêter» sur ces faits et a également lancé un appel à l’attention des autorités moldaves : «Ne laissez pas la Moldavie être amenée à une agression contre la Transnistrie.»
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20h58 CET
Sur Twitter, le conseiller de la présidence ukrainienne Mikhaïlo Podoliak a accusé la Russie de chercher à «déstabiliser» la Transnistrie.
«La Russie veut déstabiliser la région de Transdniestrie, ce qui suggère que la Moldavie devrait s’attendre à recevoir des “invités”», a-t-il lancé, ajoutant : «Si l’Ukraine tombe, demain les troupes russes seront aux portes de Chisinau.»
Auparavant, le dirigeant transnistrien Vadim Krasnosselski avait estimé que ces attaques avaient été menées depuis le territoire ukrainien, appelant à Kiev à faire la lumière sur celles-ci.
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18h57 CET
La présidente de la Moldavie Maïa Sandu a lancé un appel au «calme» et annoncé des mesures pour renforcer la sécurité de ce pays frontalier de l’Ukraine, après une série d’attaques dans la région séparatiste de Transnistrie.
«Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions (…) Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité», a-t-elle déclaré après une réunion du Conseil suprême de la Sécurité.
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Depuis plusieurs jours, des explosions ont frappé la région séparatiste de Transnistrie, à la frontière avec l’Ukraine. La République de Transnistrie est un Etat non reconnu par la communauté internationale, situé entre la Moldavie (dont elle est officiellement une partie du territoire) et l’Ukraine, et dont de nombreux habitants disposent d’un passeport russe.
Les autorités de ce territoire ont signalé ces derniers jours plusieurs attaques contre leurs infrastructures. L’OSCE redoute une déstabilisation de cette région.
Une attaque au lance-grenades est notamment survenue dans la nuit sur le ministère local de la Sécurité d’État, selon les autorités, et des médias locaux rapportent que des frappes ont touché un aérodrome de Tiraspol. Enfin, le 26 avril au matin, des antennes qui diffusent une radio russe ont été détruites. «Le niveau de sécurité est reconnu comme critique. Décision a été prise d’introduire un niveau d’alerte “rouge” à la menace terroriste», a déclaré un dirigeant transnistrien, Vadim Krasnosselski.
Ces attaques n’ont pas fait de victimes, aucune information sur leur origine n’a été divulguée.
Territoire sous tensions
La république de Transnistrie s’est autoproclamée indépendante au début des années 1990, après l’effondrement de l’URSS. Des combats éclatent alors entre l’armée moldave et les milices russophones de ce territoire. En 1992, une force trilatérale de maintien de la paix comprenant des forces russes, moldaves et transnistriennes est déployées puis les affrontements cessent sans qu’aucune solution ne soit trouvée d’un point de vue politique jusqu’à ce jour. La région séparatiste a sa propre monnaie et ses propres forces de sécurité.
La Transnistrie n’est pas reconnue par la communauté internationale, y compris par la Russie. Mais alors que Moscou a lancé une opération militaire en Ukraine visant notamment, selon Vladimir Poutine, à défendre les populations du Donbass, le général russe Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, s’était récemment inquiété de l’«oppression» des populations russophones de Moldavie. La déclaration avait suscité la colère de ce pays voisin de l’Ukraine, qui a convoqué l’ambassadeur russe pour une protestation officielle.
Réagissant aux récents développements, la mission de l’OSCE en Moldavie a condamné dans un communiqué «toute tentative de déstabiliser la situation». Elle a appelé «toutes les parties à rester calmes et à s’abstenir de toute action qui pourrait mettre à mal la stabilité et la confiance des deux côtés du Dniestr». De son côté, le conseiller de la présidence ukrainienne Mikhaïlo Podoliak a directement accusé Moscou, déclarant sans ambages que «la Russie veut déstabiliser la région de Transdniestrie» (soit la Transnistrie).
Niveau d’alerte «rouge» en Transnistrie après plusieurs attaques à la frontière avec l’Ukraine