Dans son huitième discours depuis le 7 octobre, Hassan Nasrallah a estimé que l'armée israélienne était trop affaiblie pour lancer une opération au Liban. Le chef du Hezbollah affirme que Tsahal est en échec à Gaza et que Joe Biden pourrait mettre fin à la guerre «d'un simple coup de stylo».
«La résistance a dissuadé jusqu’à présent l’ennemi d’entrer en guerre contre le Liban», a lancé le chef du Hezbollah le 13 mars, estimant que l’armée et la société israélienne montraient «des signes de fatigue».
À l’occasion du début du mois sacré du ramadan, Hassan Nasrallah a, dans une allocution, passé en revue les points importants sur la situation à Gaza et dans le Sud-Liban.
Après une première partie de son discours sur des questions religieuses liées au début du ramadan et à la lecture de certains passages du Coran, le leader du parti chiite a martelé que l’État hébreu était trop affaibli pour lancer une guerre contre le Liban. De surcroît, toujours selon Hassan Nasrallah, après cinq mois de guerre, Tsahal «manque d’effectifs et veut recruter 14 500 officiers et soldats, quitte à recruter dans les rangs des juifs ultra-orthodoxes». L’armée israélienne «est fatiguée sur tous les fronts et a subi des pertes beaucoup plus importantes que celles annoncées», a-t-il ajouté.
Tsahal affirme avoir frappé 4 500 cibles du Hezbollah
Le secrétaire général du parti de Dieu a également évoqué le rôle non négligeable joué par le Hezbollah dans l’«affaiblissement de l’ennemi». «Depuis notre front libanais, nous affirmons que nous soutenons la résistance, la population de Gaza et le commandement du Hamas», a-t-il martelé, précisant que les Houthis au Yémen et la résistance en Irak continuaient de mener des opérations en soutien au mouvement islamiste gazaoui.
Concernant la situation sur le terrain à Gaza, il s’est adressé directement à Benjamin Netanyahou : «Tu as perdu la guerre, que tu décides d’entrer dans Rafah ou non.» En effet, à maintes reprises, le Premier ministre israélien a annoncé son intention de lancer une opération terrestre au sud de l’enclave. Hassan Nasrallah a prévenu que l’armée israélienne ne pouvait «venir à bout du Hamas et de la résistance». «Israël n’a pas réussi à obtenir de victoire, n’a pas atteint un seul de ses objectifs», a-t-il asséné.
«Le Hamas négocie en position de force»
«Le Hamas négocie en position de force», a-t-il ajouté à propos des pourparlers, tout en s’en prenant ouvertement à Washington et au président américain en déclarant : «D’un simple coup de stylo, le président américain Joe Biden pourrait mettre fin à l’agression à Gaza et au Liban.»
Le secrétaire général de la milice chiite doit prononcer un discours spécifiquement sur le front libanais la semaine prochaine. De son côté, l’armée israélienne a publié des données, précisant que Tsahal avait touché «4 500 cibles du Hezbollah» dont «3 100 depuis le sol» et «1 200 depuis les airs», et faisant état de plus de «300 terroristes du Hezbollah éliminés».
Depuis le 8 octobre, les tensions entre Tsahal et le Hezbollah ne cessent de s’accentuer, faisant planer la menace d’une intervention au sol d’Israël. Escarmouches, frappes de missiles et de drones se succèdent depuis l’éclatement du conflit entre le Hamas gazaoui et l’État hébreu.
Alors que les raids de Tsahal se limitaient majoritairement à un rayon de cinq kilomètres à la frontière, depuis peu, l’aviation israélienne a étendu ses frappes vers Baalbek, Saïda ou encore Nabatiyé. Dans la nuit du 3 au 4 mars, le Hezbollah dit avoir repoussé deux infiltrations terrestres de l’armée israélienne au Sud-Liban. De surcroît, les autorités américaines craignent une intervention terrestre israélienne contre le Hezbollah si les négociations n’aboutissent pas au retrait des forces de la milice chiite à plusieurs kilomètres de la frontière.
Alors que les combats s’intensifient entre le Hezbollah et Tsahal, Nasrallah reçoit un cadre du Hamas