La natation entend devenir «le premier sport» à mettre en place une «catégorie ouverte» où pourront concourir les sportifs transgenre, a annoncé à Budapest Husain Al-Musallam, président de la Fédération internationale (Fina).
La Fédération internationale de natation (Fina), par la voie de son président Husain Al-Musallam, a annoncé le 19 juin à Budapest la création d’une «catégorie ouverte» où pourront concourir les transgenres.
«Je ne veux pas qu’on dise à un sportif qu’il ne peut pas concourir au plus haut niveau», a déclaré Husain Al-Musallam lors d’un congrès extraordinaire de l’instance qui s’est tenu pendant les Championnats du monde. «Je vais mettre en place un groupe de travail pour créer une catégorie ouverte lors de nos compétitions. Nous serons la première fédération à le faire», a-t-il ajouté.
Lors de son congrès, la Fina a adopté une nouvelle politique d’«inclusivité», qui exclura de fait de nombreuses nageuses transgenres de la natation d’élite féminine. Brent Nowicki, le directeur général de la Fina, a déclaré que l’organisation était déterminée à maintenir des compétitions séparées pour les hommes et les femmes.
La Fina «reconnaît que certaines personnes peuvent ne pas être en mesure de concourir dans la catégorie qui correspond le mieux à leur alignement de genre légal ou à leur identité de genre», a-t-il ajouté.
La compétition masculine en revanche serait ouverte à tous. Mais les athlètes nés hommes et devenus femmes ne pourront concourir dans les catégories féminines de la Fina, ou établir des records mondiaux, que s’ils sont devenus hommes avant d’atteindre la puberté.
L’année dernière, le Comité international olympique a énoncé des lignes directrices sur la question, tout en demandant aux fédérations d’élaborer leurs propres règles «spécifiques à leur sport».
Les femmes transgenres gardent des avantages car nées garçons
La Fina avait chargé trois comités, l’un composé d’experts médicaux, l’autre d’avocats et le dernier d’athlètes, d’examiner la question. Le comité médical a constaté que les hommes qui devenaient des femmes conservaient des avantages. «Même avec des hormones de suppression, les avantages liés au sexe seront conservés», a déclaré l’un des membres, le docteur Michael Joyner.
Certains des avantages que les hommes acquièrent à la puberté sont «structurels» et ne sont pas perdus avec la suppression des hormones», a déclaré un autre membre, le docteur Sandra Hunter de l’Université Marquette de Milwaukee : «Cela inclut notamment des poumons et des cœurs plus grands, des os plus longs, des pieds et des mains plus grands.»
Du côté des nageurs, l’Australienne Cate Campbell, quadruple championne olympique a pris la parole pour défendre cette position. «Mon rôle est de me tenir ici aujourd’hui et de dire aux personnes transgenres que nous voulons qu’elles fassent partie de la grande communauté des nageurs […] mais aussi de me tenir ici et de dire […] “Ecoutez la science”», a-t-elle déclaré.
Le cas Lia Thomas
Ce sport a été au cœur de polémiques, notamment le 17 mars à Atlanta lorsque la nageuse transgenre Lia Thomas, a remporté la finale du 500 yards nage libre féminine (environ 457 mètres), sous les couleurs de l’université de Pennsylvanie.
Lia Thomas, qui avait dans le passé concouru en tant qu’homme, divise l’opinion publique aux Etats-Unis. Chez ses détracteurs, on estime qu’elle bénéficie d’un avantage physiologique injuste. Du côté de ses soutiens, on pense qu’elle devrait être autorisée à concourir librement en tant que femme.
Etats-Unis : la victoire d’une nageuse transgenre dans une compétition relance la polémique