L'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé ce 1er février qu'elle risquait de devoir mettre la clef sous la porte «d'ici fin février», après que 13 pays, dont d'importants donateurs, ont annoncé qu'ils suspendaient leur financement.
«Si les financements restent suspendus, nous devrons très probablement cesser nos opérations d’ici fin février, non seulement [dans la bande de] Gaza, mais aussi dans toute la région», a indiqué ce 1er février le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, dans un communiqué.
«Colonne vertébrale» de l’aide à Gaza, selon l’ONU, l’UNRWA est accusée par Israël d’être «totalement infiltrée par le Hamas». Elle intervient aussi en Cisjordanie, au Liban, en Syrie ainsi qu’en Jordanie.
Les États-Unis avaient été les premiers, le 26 janvier, à annoncer l’arrêt temporaire de toute contribution financière future, suite aux accusations de l’État hébreu à l’encontre de plusieurs employés de l’UNRWA d’avoir participé à l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre. Dans le sillage des États-Unis, le Canada, l’Australie, l’Italie, le Royaume-Uni, la Finlande, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Japon, l’Autriche et la Roumanie avaient suivi.
«La France n’a pas prévu de nouveau versement au premier trimestre 2024 et décidera le moment venu de la conduite à tenir en lien avec les Nations unies et les principaux donateurs, en s’assurant que toutes ses exigences de transparence et de sécurité de l’aide sont bien prises en compte», a pour sa part annoncé la diplomatie française, évoquant des accusations d’une «exceptionnelle gravité».
L’UNRWA «joue un rôle indispensable pour les réfugiés palestiniens», estime Amman
Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a quant à lui «souligné la nécessité immédiate pour la communauté internationale de soutenir l’UNRWA, qui joue un rôle indispensable pour les réfugiés palestiniens», lors d’un entretien à Amman avec Philippe Lazzarini, d’après son ministère.
Cette agence sert «de bouée de sauvetage à plus de deux millions de Palestiniens confrontés à une crise humanitaire sans précédent à Gaza», un «rôle vital» qu’«aucune autre entité n’est capable de remplir», a mis en avant Philippe Lazzarini.
«Toute réduction du soutien financier fourni à l’agence exacerbera les souffrances de la population de Gaza, qui est déjà au bord d’une famine massive», a ajouté le ministre jordanien, exhortant avec Philippe Lazzarini les pays ayant suspendu leur financement à «reconsidérer leur décision».
Guterres exhorte les pays ayant suspendu leur aide à l’UNRWA de «garantir» la poursuite de ses opérations à Gaza