Le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan a déposé une proposition de référendum d'initiative partagée (RIP) pour demander aux Français de se prononcer sur un plafonnement de la retraite à 62 ans.
Le député Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a présenté ce 17 janvier une proposition de référendum d’initiative partagée (RIP) sur la réforme des retraites, afin de «bloquer le gouvernement sans bloquer le pays».
Le triple candidat malheureux à la présidentielle propose que «l’âge légal de départ à la retraite [soit] plafonné à 62 ans», alors que le gouvernement a présenté la semaine dernière une réforme faisant passer l’âge légal de 62 à 64 ans.
Trouver les 185 parlementaires, c’est le plus dur
«Il est inconscient de se lancer dans une réforme à la fois inutile et dangereuse», a fait valoir Nicolas Dupont-Aignan lors d’une conférence de presse. Le député estime qu’il n’y a «pas de problème de financement des pensions», selon lui «un fantasme, un mensonge qui angoisse les Français».
«Ce sont les premiers de cordée qui n’ont pas de travail qui vont être les victimes de cette réforme : c’est abominable», a ajouté celui qui se définit comme un «gaulliste social».
Une procédure difficile à faire aboutir
Pour être soumise à un référendum d’initiative partagée, une proposition de loi doit être déposée par au moins 185 des 925 parlementaires (577 députés, 348 sénateurs).
Le Conseil constitutionnel vérifie alors qu’elle concerne l’un des domaines prévus par la Constitution, notamment les réformes relatives à la politique économique et sociale. En cas de feu vert, les initiateurs disposent d’un délai de neuf mois pour obtenir la signature d’au moins 10% du corps électoral, soit environ 4,87 millions de personnes.
Je ne veux pas avoir à choisir entre la soumission à cette réforme et le blocage du pays
«Trouver les 185 parlementaires, c’est le plus dur», a convenu Nicolas Dupont-Aignan, qui a assuré avoir déjà reçu le soutien d’une quinzaine de députés RN et s’est dit disposé «à modifier la rédaction» de son texte afin de trouver un «consensus» entre «des parlementaires de droite et de gauche». «Je suis en revanche très confiant sur les 4,5 millions de signatures», a-t-il ajouté, «parce que c’est un objet pratique de mobilisation des Français».
Le député de l’Essonne, qui avait appelé à voter Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, a par ailleurs indiqué qu’il manifesterait le 19 janvier aux côtés des syndicats, à rebours de la position du RN.
«Le nombre de Français qui seront dans la rue sera un élément symbolique fort. Je dis : “Allez-y !”», a-t-il expliqué, estimant toutefois que son «boulot» était de trouver une solution politique. «Je ne veux pas avoir à choisir entre la soumission à cette réforme et le blocage du pays», a-t-il ajouté.
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