Les putschistes ont formé un gouvernement, selon un décret du nouvel homme fort du pays, le général Abdourahamane Tiani, lu à la télévision nationale dans la nuit du 9 au 10 août.
Dans la nuit du 9 au 10 août, le général Abdourahamane Tiani a annoncé la formation d’un nouveau gouvernement de 21 membres au Niger, juste avant un sommet crucial ce 10 août des pays ouest-africains à Abuja. L’exécutif sera dirigé par le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, qui avait été nommé le 7 août.
Ce gouvernement comprend 20 ministres. Ceux de la Défense et de l’Intérieur sont des généraux du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir, respectivement le général Salifou Mody et le général Mohamed Toumba.
«D’importantes décisions» attendues au sommet de la Cédéao
Ce gouvernement marque l’assise du pouvoir militaire depuis qu’il a renversé le 26 juillet le président élu Mohamed Bazoum, et apparaît comme un signe de défiance à l’égard des dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui se réunissent ce 10 août à Abuja pour évaluer la situation au Niger.
«D’importantes décisions» sont attendues lors de ce sommet, selon l’organisation régionale qui a réaffirmé privilégier la voie diplomatique pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger, tout en maintenant sa menace d’un recours à la force pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions.
La Cédéao est considérée par les nouveaux maîtres de Niamey comme une organisation «à la solde» de la France, ancienne puissance coloniale, leur cible principale depuis qu’ils ont pris le pouvoir.
Le 9 août, ils l’ont accusée d’avoir violé dans la matinée l’espace aérien nigérien, fermé depuis le 6 août, avec un avion de l’armée française venu du Tchad, et d’avoir «libéré des terroristes». Des accusations aussitôt démenties par la France.
Niger : la Cédéao réitère qu’elle privilégie la diplomatie, sans écarter l’option militaire