Les contours d'une «éventuelle intervention militaire» de la Cédéao contre les putschistes au Niger ont été «définis», a annoncé l'un des responsables de la Cédéao, à l'issue de la réunion des chefs d'état-major du bloc ouest-africain à Abuja.
«Tous les éléments d’une éventuelle intervention ont été élaborés lors de cette réunion, y compris les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force», a déclaré à la presse le commissaire chargé des Affaires politiques et de la Sécurité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest , Abdel-Fatau Musah, le 4 août.
«Les chefs d’état-major de la défense et leur équipe ont travaillé 24 heures sur 24 (depuis le 2 août) pour élaborer un concept d’opération en vue d’une éventuelle intervention militaire dans la République du Niger afin de rétablir l’ordre constitutionnel et d’assurer la libération du président détenu», a-t-il ajouté.
La fin de l’ultimatum prévue le 6 août
Cependant «la Cédéao ne va pas dire aux putschistes quand et où nous allons frapper», a-t-il précisé, ajoutant que c’est une «décision opérationnelle qui sera prise par les chefs d’État» du bloc.
Le 30 juillet, le bloc ouest-africain, qui a imposé de lourdes sanctions à Niamey, avait donné sept jours aux putschistes pour rétablir dans ses fonctions le président Bazoum renversé le 26 juillet, sous peine d’utiliser «la force».
A deux jours de la fin de l’ultimatum, prévue le 6 août, la Cédéao continue d’assurer qu’elle privilégie la voie diplomatique pour résoudre la crise au Niger. L’option militaire est la dernière sur la table, selon elle.
«Nous voulons que la diplomatie fonctionne, et nous voulons que ce message soit clairement transmis (aux putschistes, ndlr), à savoir que nous leur donnons toutes les chances de revenir sur ce qu’ils ont fait», a ajouté le responsable de la Cédéao.
Moscou a plaidé pour un dialogue national
«Il est peu probable que l’intervention de forces extra-régionales puisse améliorer la situation», a déclaré le 4 août à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tout en appelant au «retour rapide à l’ordre constitutionnel» au Niger.
La diplomatie russe avait, par la voix de Maria Zakharova le 2 août, jugé «extrêmement important» d’empêcher «une nouvelle dégradation de la situation» au Niger. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères avait plaidé pour l’organisation urgente d’un «dialogue national pour rétablir la paix civile, assurer la loi et l’ordre».
Les «problèmes africains [nécessitent] des solutions africaines», avait-elle estimé, espérant que «des efforts» seraient déployés «par l’intermédiaire de l’Union africaine et des organisations régionales». «Dans le même temps, nous pensons que la menace du recours à la force contre un État souverain ne contribuera pas à désamorcer les tensions et à résoudre la situation dans le pays», avait-elle ajouté.
La tension monte au Niger : la fin de l’ultimatum de la Cédéao approche, Bazoum appelle à l’aide