Traditionnellement exportatrice d’électricité, la France va devoir cette année en importer beaucoup de ses voisins à cause d’un parc nucléaire défaillant. Le président du Réseau de transport d’électricité (RTE) plaide pour les économies d’énergie.
«La France est très légèrement importatrice sur l’ensemble de l’année et il faut parier sur un hiver où on sera très importateur parce qu’on a besoin de cette électricité», a déclaré Xavier Piechaczyk, président du Directoire du Réseau de transport d’électricité (RTE), sur France Info ce 1er décembre.
Citant l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et les pays du Benelux, il a ajouté : «On sera globalement, nous la France, importateur cet hiver de l’ensemble des pays qui nous entourent.»
«Historiquement, la France était très exportatrice parce qu’elle avait un parc nucléaire très gros, là il s’avère qu’il a des difficultés passagères [qui] vont se résoudre mais ça va prendre quelques années. Pendant ce temps, on importe de l’électricité », a expliqué Xavier Piechaczyk.
Le dirigeant a précisé que la France avait la capacité physique d’importer 15 gigawatts heures (GW), ce qui représente «une part utile» pour faire face à une pointe de consommation électrique de 90 GW et «contribue à pouvoir éviter les coupures».
Or, cet hiver, la France est exposée à des risques de coupures en particulier en raison d’un niveau de production d’électricité nucléaire au plus bas. La moitié de son parc de réacteurs est indisponible en raison de maintenances programmées mais parfois prolongées, ou de problèmes de corrosion.
60% de la population concernée
Dans ce contexte, le gouvernement va adresser aux préfets une circulaire pour anticiper et préparer leurs départements à d’éventuelles coupures programmées d’approvisionnement en électricité, qui pourraient concerner 60% de la population mais aucun site critique ou client prioritaire.
Le dirigeant de RTE admet «une situation à risque», mais appelle à ne pas «considérer ces coupures comme une fatalité». Il rappelle la nécessité de baisser sa consommation. Celle-ci a diminué en France de 6,7% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019), une baisse «largement concentrée dans le secteur industriel», selon le dernier bilan de RTE mardi.
Cette baisse, selon Xavier Piechaczyk, «on commence à la voir chez les particuliers, ça frémit […] de l’ordre du pourcent». En revanche, il confie ne pas en voir dans le secteur tertiaire, et lâche : «Ça, c’est un problème.»
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