Alors que l'armée israélienne a lancé une opération au sein du plus grand hôpital de la bande de Gaza le 18 mars, les différentes factions palestiniennes, dont le Hamas, dénoncent «le ciblage de civils sans défense» et s'en prennent au silence de la communauté internationale et à la complicité américaine.
Très tôt dans la matinée du 18 mars, l’armée israélienne a encerclé le plus grand hôpital de la bande de Gaza et lancé une opération à l’intérieur de l’enceinte. Ce raid a provoqué l’ire de toutes les factions palestiniennes.
Suite au début de l’assaut de l’hôpital al-Shifa de Gaza, le Hamas a martelé dans un communiqué rapporté par la chaîne libanaise Al-Mayadeen que les actions de Tsahal ne créeraient «aucune image de victoire pour le Premier ministre du gouvernement d’occupation, Benjamin Netanyahou, et son armée nazie». Le mouvement islamique gazaoui a ajouté que cet assaut était une preuve d’une «perte d’espoir quant à la réalisation de tout succès militaire, autre que le ciblage de civils sans défense».
Le ministère de la Santé de Gaza a en effet précisé que plusieurs milliers d’habitants se trouvaient dans l’enceinte de l’établissement hospitalier.
Tsahal appelle la population à évacuer la zone
L’armée israélienne a demandé ce 18 mars à la population civile d’évacuer «immédiatement» la zone de l’hôpital al-Chifa, dans la ville de Gaza, alors que les combats avaient commencé, a indiqué un porte-parole dans un message publié sur le réseau social X.
«Appel à toutes les personnes présentes et déplacées dans le quartier d’al-Rimal, l’hôpital al-Shifa et ses alentours : pour votre sécurité, vous devez immédiatement évacuer la zone», a écrit ce porte-parole en arabe.
Il a appelé la population à évacuer «vers l’ouest», c’est-à-dire vers la mer, et à prendre ensuite la route longeant la côte «vers le sud jusqu’à la zone humanitaire d’al-Mawasi», qui est située dans le sud de la bande de Gaza, à près de 30 kilomètres.
Les factions palestiniennes pointent du doigt la complicité de Washington
Le ministère gazaoui a appelé la communauté internationale «à rejeter les pratiques de l’occupation israélienne contre le complexe médical de Shifa et les hôpitaux de Gaza», rapporte le média Al Jazeera, en demandant aux institutions internationales de faire le nécessaire pour protéger les civils.
De son côté, le Mouvement des Moudjahidines palestiniens, qui regroupe plusieurs brigades palestiniennes dont les Brigades al-Qassam, les brigades Al-Qods du Jihad islamique, les brigades Abu Ali Mustafa du Front populaire de libération de la Palestine et les brigades de résistance nationale du Front démocratique de libération de la Palestine, a insisté sur le fait que l’opération israélienne à l’hôpital al-Shifa était un crime «perpétré sous la couverture américaine», et ce, avec le «silence» de la communauté internationale et notamment des pays arabes, précise le média libanais.
Les factions palestiniennes ont également contredit la version israélienne sur le fait que l’établissement servait de base aux combattants du Hamas, tout en estimant que cette opération pendant le mois du ramadan exprimait «l’étendue de l’arrogance et du mépris israéliens envers des millions d’Arabes et de musulmans».
«Nous constatons que l’organisation terroriste du Hamas poursuit ses activités militaires à l’intérieur des hôpitaux», a déclaré le chef de l’administration israélienne de coordination et de liaison (CLA). «Nous sommes prêts à fournir toute l’aide humanitaire nécessaire», a-t-il ajouté, selon des propos rapportés par le média I24. De surcroît, l’armée israélienne a affirmé que les médecins de Tsahal étaient «prêts à aider ceux qui en ont besoin».
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