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«Opération place nette» à Mayotte : un air de déjà-vu

Une opération contre l’insécurité, l’immigration irrégulière et l’habitat insalubre a débuté ce 16 avril à Mayotte. Après l’opération «Wuambushu», il s’agit cette fois de l’opération «Mayotte Place nette». Les oppositions dénoncent les échecs répétés de l'État français.

La députée Estelle Youssouffa à l'Assemblée (image d'illustration).

Face à l’immigration illégale, une députée de Mayotte appelle à «verrouiller» la frontière de l’île

«Les coups de com’ de Darmanin, qu’ils soient à Marseille ou à Mayotte, qu’on les appelle “Place nette XXL” ou “Opération Wuambushu”, ont toujours le même résultat : un échec cuisant.» Le sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier n’a pas mâché ses mots sur le réseau social X (ex-Twitter) pour évoquer le lancement de la nouvelle opération sécuritaire menée à Mayotte dans l’archipel des Comores.

Quelque 1 700 gendarmes, policiers et militaires y sont mobilisés pour une opération qui doit durer 11 semaines et qui vise selon le ministère de l’Intérieur l’arrestation de 60 individus et la destruction de 1 300 cases, soit deux fois plus que lors de la précédente opération annoncée par le ministre Gérald Darmanin il y a presque un an jour pour jour, le 20 avril 2023.

La situation sur l’île est délicate et l’échec de la précédente opération donne lieu à de nombreuses critiques. Marine Le Pen, populaire à Mayotte où le RN a obtenu plus de 46% des voix lors des européennes de 2019, a déjà annoncé qu’elle se rendrait sur place ce 17 avril avec le député André Rougé.

La recrudescence des violences à Mayotte a contraint le gouvernement à agir alors que des affrontements entre bandes et les caillassages sont le lot quotidien de ce département.

«Il y a 50% d’étrangers, dont un tiers sont clandestins»

À la critique venue essentiellement de la droite s’est ajoutée celle d’un professeur de droit, Alexandre Hory, fils de Jean-François Hory, ancien député radical de gauche de Mayotte. Il critique ainsi le temps annoncé de l’opération : 11 semaines, ce qu’il trouve trop court. Il dénonce par ailleurs le dispositif mis en œuvre par l’exécutif qu’il juge trop faible.

De son côté, la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux a présenté son opération ce 16 avril sur le plateau de France 2, évoquant notamment la suppression du droit du sol. Elle a pu compter sur le soutien de quelques élus de la majorité, dont celui du député de la 5e circonscription du Val-de-Marne Matthieu Lefèvre qui déplore qu’à Mayotte «il y a 50% d’étrangers, dont un tiers sont clandestins : c’est comme si en métropole nous avions 35 millions d’étrangers, dont 20 millions de clandestins».

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