Le président turc a rappelé la Suède et la Finlande à leurs engagements sur leur coopération concernant les membres de mouvements kurdes classés par Ankara comme terroristes. Seule condition à la levée du veto de son pays pour leur adhésion à l'OTAN.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau menacé de «geler» l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN ce 18 juillet, à la veille d’un sommet tripartite avec la Russie et l’Iran à Téhéran.
Nous constatons particulièrement que la Suède ne renvoie pas une bonne image à ce sujet
Lors du sommet de l’OTAN fin juin à Madrid, Recep Erdogan avait sommé les deux pays nordiques de «prendre leur part» dans la lutte contre le terrorisme, dont il accuse les organisations kurdes dans le nord de la Syrie, sous peine de revenir sur l’accord d’élargissement de l’Alliance atlantique.
«Nous avons adopté une attitude extrêmement claire pour la poursuite de l’élargissement de l’OTAN […] Je veux rappeler une nouvelle fois que nous gèlerons le processus si ces pays ne prennent pas les mesures nécessaires pour remplir nos conditions», a déclaré le président turc devant la presse à l’issue d’une réunion de son gouvernement. «Nous constatons particulièrement que la Suède ne renvoie pas une bonne image à ce sujet», a-t-il accusé.
La Turquie a levé son veto à l’adhésion des deux pays nordiques en échange de leur coopération concernant les membres de mouvements kurdes classés comme terroristes par Ankara. Recep Tayyip Erdogan avait notamment évoqué une «promesse faite par la Suède» concernant l’extradition de «73 terroristes». Stockholm avait entretenu le flou sur cette question, en rappelant que ses décisions en matière d’extradition étaient soumises à une justice «indépendante».
Le président turc doit embarquer dans la soirée du 18 juillet pour Téhéran où il s’entretiendra avec les présidents russe Vladimir Poutine et iranien Ebrahim Raïssi.
La Russie, la Turquie et l’Iran sont trois acteurs majeurs dans le conflit qui ravage la Syrie depuis 2011. Ils ont lancé en 2017 le processus dit d’Astana, qui visait officiellement à ramener la paix dans ce pays. Outre la Syrie, la rencontre bilatérale entre Vladimir Poutine et son homologue turc devrait être dominée par des discussions sur l’opération militaire russe en Ukraine.
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