Le président sortant de l’Ouzbékistan, Chavkat Mirzioïev, a été largement réélu à l’issue de la présidentielle anticipée du 9 juillet, obtenant un mandat de sept ans dans le pays le plus peuplé d’Asie centrale, qu'il dirige depuis 2016.
D’après des résultats préliminaires transmis le 10 juillet par la Commission électorale lors d’une conférence de presse dans la capitale Tachkent, Chavkat Mirzioïev a été réélu à la présidence de l’Ouzbékistan, en obtenant 87,05% des voix, tandis que la participation a frôlé les 80%.
Elu en 2016 avec 88,61% des voix, puis réélu avec 80,12% en 2021, il présidera au destin du pays, avec ce nouveau mandat, jusqu’en 2030 au moins. Ses trois adversaires, méconnus du grand public, ont récolté entre 3% et 4%, d’après la Commission électorale. Cinq partis politiques sont autorisés en Ouzbékistan.
Mirzioïev avait convoqué cette présidentielle après le référendum constitutionnel du 30 avril, adopté à plus de 90%, qui valide le passage du quinquennat au septennat et l’autorise à se représenter pour deux mandats supplémentaires.
Des mesures qui ouvrent la voie au maintien théorique au pouvoir jusqu’en 2037 du dirigeant ouzbek, qui avait été le Premier ministre de son prédécesseur, Islam Karimov, entre 2003 et 2016.
Poutine et Xi Jinping félicitent Mirzioïev
Le président de la Russie Vladimir Poutine a eu une conversation téléphonique avec le président de l’Ouzbékistan Shavkat Mirziyoyev, a rapporté le Kremlin le 10 juillet. Le dirigeant russe a chaleureusement félicité son homologue ouzbek pour sa victoire. Les deux présidents ont confirmé leur «disposition mutuelle pour le développement des relations russo-ouzbèkes», se fondant sur «une alliance et un partenariat» stratégique, toujours selon le Kremlin.
Le président chinois Xi Jinping a lui aussi appelé lundi 1 juillet son homologue Mirzioïev, pour le féliciter de sa large réélection, a indiqué la télévision d’Etat CCTV.
«J’apprécie beaucoup les bonnes relations de travail et l’amitié personnelle qui m’unissent à vous, et je suis prêt à travailler avec vous pour promouvoir le développement continu du partenariat stratégique global entre la Chine et l’Ouzbékistan», selon le compte rendu de l’appel par la chaîne.
Promesses de réformes
Ingénieur de formation, Chavkat Mirzioïev se présente comme un réformateur à même de consacrer l’ère du «Nouvel Ouzbékistan», où «l’être humain est la valeur suprême», un mantra affiché partout à travers le pays.
A l’international, Mirzioïev entend poursuivre sa politique d’ouverture pour rompre avec l’isolement de l’Ouzbékistan pendant la présidence d’Islam Karimov, afin d’attirer investissements étrangers et touristes. L’Ouzbékistan, une ex-république soviétique riche en gaz, occupe une position stratégique, étant le seul pays frontalier de tous les autres Etats de la région, dont l’Afghanistan.
L’issue du scrutin ne faisait que peu de doute et la campagne présidentielle avait été qualifiée par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) de «discrète» et «reflétant l’absence d’opposition au président sortant».
Mirzioïev s’est notamment donné pour objectif de doubler le PIB, pour atteindre les 160 milliards de dollars et a assuré qu’il créerait plus de places pour les étudiants, dans un pays majoritairement jeune et à la forte croissance démographique.
Il a également promis l’accès à Internet et à l’eau potable pour tous les Ouzbeks, dont la moitié vit à la campagne. Car ce pays doublement enclavé, en grande partie recouvert par les sables, est en première ligne face au réchauffement climatique.
Il s’est aussi engagé à soutenir les familles des centaines de milliers de migrants ouzbeks, travaillant pour l’immense majorité en Russie et dont les envois de fonds représentaient, d’après la Banque mondiale, 11,6% du PIB en 2021.
Lavrov s’entretient avec son homologue turc, la libération par Ankara des commandants d’Azov évoquée