Une explosion a fait au moins 28 morts et une centaine de blessées dans une mosquée de Peshawar au Pakistan. Des équipes de déminage ont été dépêchées sur place pour examiner l'éventualité d'un attentat suicide.
Au moins 28 personnes ont été tuées et 150 autres blessées dans une explosion survenue le 30 janvier dans une mosquée à l’intérieur du quartier général de la police de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan.
L’explosion s’est produite à l’heure de la prière. Elle a soufflé le toit et un mur de la mosquée, a constaté un journaliste de l’AFP, qui a vu des blessés ensanglantés sortir de la mosquée détruite et les corps de personnes apparemment décédées être emmenés dans des ambulances. Une vaste opération de secours était en cours, menée par les pompiers à l’aide d’engins de déblaiement.
پشاور پولیس لائن کے قریب دھماکہ ہوا ہے افسوس ایک دفہ پھر سے مسجدوں کا ٹاریگٹ شروع۔
#peshawarunderattack#KPKUpdatespic.twitter.com/4rqHU6CdTJ— Roshan Din Diameri (@Rohshan_Din) January 30, 2023
«Jusqu’ici, 28 personnes ont été tuées et près de 150 blessées. La plupart des victimes étaient des policiers», a déclaré à la presse Ghulam Ali, gouverneur de la province du Khyber Pakhtunkhwa, dont Peshawar est la capitale.
La piste d’un attentat-suicide étudiée
Le chef de la police de Peshawar, Muhammad Ijaz Khan, a indiqué à l’AFP que 300 à 400 personnes sont habituellement présentes à l’intérieur de cette mosquée à l’heure de la prière. Le quartier général de la police à Peshawar est l’une des zones les mieux surveillées de la ville. Il abrite aussi les locaux de différentes agences de renseignement.
Selon la police, l’explosion est survenue au deuxième rang des fidèles assemblés pour la prière. Des équipes de déminage étaient sur place pour voir s’il est possible qu’elle ait été causée par un attentat suicide.
«Les terroristes veulent créer la panique en ciblant ceux qui remplissent leur devoir consistant à défendre le Pakistan», a déclaré dans un communiqué le Premier ministre, Shehbaz Sharif.
«Ceux qui combattent le Pakistan seront éliminés de la surface de la Terre.» Cet incident a eu lieu le jour même où le président des Emirats arabes unis, Mohamed ben Zayed Al Nahyan, devait effectuer une visite officielle à Islamabad. Celle-ci a été annulée au dernier moment ce 30 janvier, officiellement en raison de la météo pluvieuse.
Le Pakistan doit aussi recevoir le 31 janvier la visite d’une délégation du Fonds monétaire international (FMI) pour tenter de négocier le déblocage d’une aide financière vitale pour son économie à l’agonie. La capitale et le reste du pays, notamment à la frontière avec l’Afghanistan, ont été placés sous alerte sécurité encore accrue après l’explosion de Peshawar.
En mars 2022, un attentat suicide revendiqué par l’EI-K, la branche régionale du groupe Daech, dans une mosquée chiite de Peshawar avait fait 64 morts. Il s’agissait de l’attaque la plus meurtrière au Pakistan depuis 2018.
Peshawar, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l’Afghanistan, a été ravagée par des attentats quasi-quotidiens pendant la première moitié des années 2010 mais la sécurité s’y était grandement améliorée ces dernières années.
Ces derniers mois, la ville a surtout connu des attaques ciblées visant d’abord les forces de sécurité. Le Pakistan est confronté depuis quelques mois, en particulier depuis la prise du pouvoir par les Taliban en Afghanistan en août 2021, à une détérioration de la sécurité.
Après plusieurs années d’un calme relatif, les attentats ont repris de plus belle, menés par les Taliban pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), l’EI-K ou des groupes séparatistes baloutches.
Le Pakistan reproche aux Taliban de laisser ces groupes utiliser le sol afghan pour planifier leurs attaques, ce que Kaboul n’a cessé de nier. Le TTP, mouvement distinct de celui des nouveaux dirigeants afghans mais qui partage avec lui des racines communes, a revendiqué plusieurs attaques ces derniers mois.
Une de ses pires atrocités, qui a durablement marqué la conscience nationale pakistanaise, fut le massacre d’environ 150 personnes, essentiellement des écoliers, à Peshawar en décembre 2014.
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