Le ministre de l'Education a fait état ce 4 octobre d'une augmentation du nombre de signalements relatifs à des tenues islamiques telles que les abayas, évoquant le rôle d'«agitateurs professionnels» dans ce processus.
Invité sur France 2 le 4 octobre, le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye est revenu sur la note alarmiste diffusée la semaine précédente par le comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation. Celle-ci mettait en garde contre la recrudescence de discours islamiste sur les réseaux sociaux remettant en cause le principe de laïcité, avec des appels lancés en direction des élèves afin qu’ils portent des vêtements manifestant leur appartenance religieuse, défiant ainsi la loi de 2004 sur la laïcité à l’école.
«Depuis un an, le nombre de signalements relatifs à des tenues islamiques augmente», a confirmé le ministre, citant en particulier le «phénomène des abayas», ces tenues traditionnelles déjà qualifiées de «marqueurs religieux» par la la secrétaire d’Etat à la Citoyenneté Sonia Backès le 1er octobre sur France Info. Selon Pap Ndiaye, cette hausse des signalements pourrait s’expliquer par l’activisme d’«agitateurs professionnels qui ne veulent ni de bien à l’école ni à la République». La note des services de l’Etat évoquait une stratégie «d’entrisme salafo-frériste», s’appuyant sur des comptes anonymes TikTok et Twitter, précisait Le Parisien.
🔴🗣 "Le nombre de signalements pour des tenues islamiques augmente depuis 1 an. Ces agitateurs professionnels ne veulent ni de bien à l'école ni à la République"@PapNdiaye condamne "fermement" les atteintes à la laïcité. #Les4Vpic.twitter.com/eajtETkzJm
— Telematin (@telematin) October 4, 2022
Le ministre, qui s’est engagé à publier des chiffres détaillés dès la semaine suivante, a précisé que «le nombre de signalements publiés jusqu’à présent relève de centaines de cas», dans le cadre d’«une hausse continue» du nombre de signalements, avec «une petite accélération au moment du ramadan».
Se disant «vigilant» sur le sujet, le successeur de Jean-Michel Blanquer a tenu à souligner que «la règle, c’est la fermeté» dans l’application de la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’école, ainsi que «l’appui aux chefs d’établissements par les cellules valeurs de la République», en référence aux équipes constituées au niveau des rectorats pour veiller au respect de la laïcité dans les établissements.
Pap Ndiaye a assuré que les élèves portant des signes religieux «ne doivent plus rentrer comme ça dans les établissements», mais qu’il fallait en même temps se livrer à une appréciation au cas par cas de la «nature religieuse» des vêtements des élèves. «S’il s’agit d’une jeune fille et qu’elle refuse de changer de tenue, si elle porte cette tenue de manière très régulière dans la semaine, alors on a des indications», a-t-il illustré. De la même manière, s’agissant du bandana parfois utilisé pour remplacer le voile, il a indiqué qu’il fallait évaluer la situation et «l’intention» de l’élève «à l’échelle des établissements». Il a également annoncé que des cérémonies d’hommage en mémoire de Samuel Paty, professeur assassiné en octobre 2020 par un jeune islamiste, se tiendront à la mi-octobre dans tous les établissements.
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