Des livreurs Uber Eats se sont rassemblés à Paris pour protester contre la décision de l'entreprise de fermer 2 500 comptes. Cette dernière met en avant ses engagements de lutte contre l'emploi de travailleurs sans papiers auprès du gouvernement.
Plusieurs centaines de livreurs Uber Eats ont manifesté ce 12 septembre dans les rues de Paris pour protester contre la suppression de 2 500 comptes. Défilant derrière une banderole où était inscrit «Colère des livreurs Uber Eats, Droit à la régularisation des sans papiers», les manifestants ont demandé l’annulation de la décision de l’entreprise.
Les livreurs sans-papiers demandent la régularisation de leurs situation et le droit de se défendre avant l'annulation de leurs comptes. Des revendications qu'ils porteront devant le siège d'Uber, au 5 rue Charlot à #Paris.
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— Samuel Vivant (@SamVivant) September 12, 2022
«On veut qu’il n’y ait maintenant plus aucune déconnexion sans un entretien préalable, dans lequel les livreurs vont pouvoir se défendre, assistés d’un conseiller juridique ou syndical. On veut aussi que les factures Uber Eats puissent entrer dans la procédure de régularisation», explique Jérôme Pimot, président du Collectif des livreurs autonomes de plateformes (Clap 75) cité par France 3.
Plus de 500 livreurs #UberEatsEnColere manifestent à Paris contre les désactivation de comptes abusives et pour leur régularisation et leurs droits pic.twitter.com/cVuVItj0q8
— CLAP (@_CLAP75) September 12, 2022
L’entreprise de livraison assure pourtant que chaque livreur a été informé de la raison de sa désactivation et qu’il existe une possibilité d’appel.
«Pendant trois ans j’ai travaillé comme ça pour eux», s’indigne Ismaël Meïté, un Ivoirien de 32 ans sans-papiers cité par l’AFP. «Ils savaient très bien que la pièce d’identité et la photo de profil n’étaient pas identiques mais ça n’a pas posé de problème. Pendant le Covid on a travaillé énormément et maintenant ils disent qu’on n’est pas conformes ?», dénonce-t-il.
Engagement de lutte contre la fraude et l’emploi de travailleurs sans papiers
Début avril, les quatre principales plateformes de livraison – dont Uber Eats – se sont engagés à davantage lutter contre la fraude et l’emploi de travailleurs sans papiers, notamment via des contrôles d’identité plus poussés.
Un engagement à l’origine de la suppression des comptes a expliqué Uber Eats dans un communiqué en réponse au mouvement social : «Dans le cadre des engagements des plateformes de livraison auprès du Gouvernement à combattre la fraude documentaire et la sous-traitance irrégulière, nous avons mené un audit minutieux des comptes livreurs utilisant Uber Eats en France. Nous avons ainsi identifié des utilisations frauduleuses de notre application et avons pris action en désactivant ces comptes.»
Uber Eats précise avoir mis en place une «procédure d’appel» à laquelle les livreurs suspendus peuvent recourir et se dit ouvert «à toute discussion sur le sujet de la fraude et celui de l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité».
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